Il était une fois, dans un monde guidé par la consommation et le profit, une compagnie qui, après s'être associée à la mère des superhéros et au père des batailles intergalactiques, a décidé de dépoussiérer ses propres classiques pour leur redonner une seconde vie afin d'assurer la prospérité dans son coffre...
Même si on ne peut s'empêcher de constater que le nouveau Cendrillon est une copie presque conforme du précédent essai de Disney, il nous faut avouer qu'il fonctionne exceptionnellement bien. On aurait pu croire que Disney aurait suivi la voie déjà tracée par les Merida et les Anna de ce monde; des personnages féministes irascibles, fonceurs et belliqueux qui prônent un nouveau modèle de femmes, moins soumise et résignée, mais l'entreprise a plutôt préféré reprendre les mêmes valeurs de la princesse de son film original datant des années 1950. Ces dernières auraient pu nous apparaître dépassées à une époque d'égalité des sexes et d'accomplissement de soi comme la nôtre, mais, assez étrangement, cette Cendrillon n'est pas si loin des héroïnes trempées que l'on retrouve au sein des nouvelles productions hollywoodiennes. Ces valeurs de courage, de résilience et de générosité sont nobles et ne le sont pas moins que la fougue des « nouvelles » princesses.
Ce personnage fondamentalement bon nous maintient en haleine jusqu'à la fin. Le public a envie de la suivre dans ses aventures. Lily James incarne une Cendrillon très convaincante d'ailleurs. Sa retenue et sa sincérité permettent aux spectateurs de s'attacher immédiatement à l'héroïne du conte. Richard Madden se débrouille aussi généralement bien sous les traits du prince charmant, quoique certaines (dont moi) auraient préféré un acteur avec davantage de charisme. Mais comme la volonté était celle de se coller au film d'animation, le résultat est éloquent.
Cinderella est une oeuvre qui ira peut-être même jusqu'à vous tirer des larmes. Beaucoup les retiendront - parce que pleurer dans Cendrillon, c'est plutôt gênant - mais on ne peut s'empêcher d'éprouver une réelle tristesse pour cette enfant orpheline, élevée par une belle-mère cruelle qui fait d'elle une esclave pour ses deux filles odieuses. Le film de Kenneth Branagh ne fait évidemment pas que nous chagriner, il nous insuffle également une joie immense et rappelle aux femmes de tous âges ce désir bien enfoui qu'elles avaient plus jeune de devenir une princesse.
L'un des principaux intérêts de Cinderella est sa magnifique robe bleue qu'on rêvait toute d'enfiler pour notre bal de finissants. Ladite robe est ici magnifique. L'équipe des costumes est arrivée à reproduire un vêtement qui s'apparente en tous points à la robe qui nous a enchantés dans la version animée originale. Le carrosse est aussi sublime, tout comme les pantoufles de verre et les habits de la fée marraine (un personnage un peu lunatique et très attachant, admirablement bien interprété par une Helena Bonham Carter méconnaissable).
Avec ses pointes d'humour remarquables, son montage visuel et sonore parfaitement cadencé et ses effets spéciaux surprenants, Cinderella est une réussite renversante qui saura vous convaincre de l'importance de la générosité, du courage, mais surtout, de la magie dans vos vies.