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Celle que vous croyez
Très bon film, Juliette Binoche est excellente et crédible dans son rôle, belle interprétation.
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Juliette Binoche prouve, s’il était encore besoin de le signifier, qu’elle est une grande actrice avec ce rôle difficile de femme mûre et blessée qui ne s’accepte plus. On parvient à sentir toutes les fêlures qui l’habitent et le mal-être d’une femme que l’âge et ses conséquences vont pousser à s’inventer une vie. Elle d’une justesse remarquable. Elle n’en fait jamais trop et la moindre de ses expressions est en osmose totale avec le rôle de Claire. Cependant, « Celle que vous croyez » est loin d’être aussi bon et réussi que son interprétation. On pourrait même dire que le film rate un peu le coche de son sujet et s’avère moyennement réussi en dépit d’une réalisation froide et désincarnée en phase avec le script.
Safy Nebbou ne parvient pas à tirer parti de son histoire de base, la faute à un scénario qui avance à l’aveugle et ne tire pas partie de la force de son postulat initial. On pensait qu’on allait se retrouver face à un film qui ausculte les tourments des femmes mûres à l’heure des réseaux sociaux et de l’image que l’on renvoie et on se retrouve face à une œuvre bancale qui survole son sujet mais ne l’approfondit jamais. On aurait aimé que Nebbou fasse un constat des femmes quinquagénaires et célibataires qui se retrouvent perdues dans la jungle des applications de rencontres et des réseaux sociaux ou il semble si simple de se faire passer pour quelqu’un d’autre et de s’inventer une vie. Quitte à mâtiné tout cela de suspense. Au lieu de ça on a droit à un long-métrage qui a le cul entre deux chaises et dont le scénario s’éparpille dans une multitude de directions sans savoir en choisir aucune.
On passe donc du constat sociétal lors d’une première heure un peu plate et longuette pour bifurquer ensuite sur une romance contrariée puis un thriller psychologique à tiroirs avec changement de points de vue et retours en arrière. La mixture passe mal à l’écran et le film échoue à passionner si ce n’est lors d’un rebondissement inattendu aux deux tiers du film. « Celle que vous croyez » en devient quelque peu inintéressant et on finit par décrocher. Il y a bien quelques scènes réussies (celle où Claire se masturbe au téléphone dans sa voiture, étonnement pudique et belle ou celle du shooting, solaire) mais la mayonnaise ne prend pas et on ne sait pas trop ce que veut nous dire le réalisateur. Le rôle de Nicole Garcia en psychologue semble inutilement explicatif, cliché et déjà vu et on s’ennuie parfois, déçu qu’un tel sujet pourtant passionnant soit bradé de la sorte. Et de rêver à ce que ce sujet aurait pu devenir avec un scénario mieux bâti et un point de vue plus clair.
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