Version « allongée » d'un court-métrage de 2004 nominé aux Oscars, ce film de l'Anglais Sean Ellis apparaît comme un énergumène dans le paysage cinématographique. Une comédie romantique qui ne serait ni pour les adultes, ni pour les adolescents; ni populiste, ni d'auteur et certainement pas moralisatrice... C'est une étude, un examen, ou alors une observation de la jeunesse et de ses aspirations où l'Art, plus qu'un prétexte, prend une place centrale. Un hommage à la beauté et au plus grand que soi, qui est drôle et simple.
Cashback : La beauté du temps a des prémisses bien juvéniles et cette idée que rien n'est impossible; que ce soit arrêter le temps ou ne pas dormir pendant des semaines. Ben, jeune artiste, vit une rupture difficile, ce qui lui cause des problèmes d'insomnie. Il prend donc un emploi au supermarché du coin, où il travaille la nuit. Avec ses compagnons Barry, Matt et la jolie Sharon, caissière, il développe une amitié toute-spéciale. Pendant les longues heures de solitude, il fantasme qu'il peut arrêter le temps pour profiter de la beauté du monde - particulièrement celle des femmes - et pour la dessiner.
Avec ses analyses et ses propos - livrés par un narrateur - le personnage de Ben exprime des considérations toutes simples de sa condition d'artiste embarqué dans une quête de la beauté qui se transforme en comédie romantique. Convetionnelle peut-être, mais jamais ennuyante et toujours rafraîchissante. Le film d'Ellis déborde de créativité dans sa façon de présenter l'univers fascinant d'un jeune homme aux préoccupations postmodernes. Un univers où ce qui impresionne le plus est la facilité avec laquelle on ajoute une touche fantastique à une histoire autrement très réaliste et juste dans ses analyses. Tout ça sous le signe de l'humour. On exploite la psychologie d'un personnage que la performance de Sean Biggerstaff permet de rendre attachant au premier coup d'oeil.
Sans se borner à faire une vaine comparaison avec le court-métrage d'origine - qui est évidemment plus concis - ajoutons quand même que, évidemment, le récit s'étire et devient inégal, particulièrement vers la fin avec une partie de soccer, et où le cynisme si séduisant de l'ensemble est remplacé par un empressement à clore le récit, à rendre tout le monde heureux et à rétablir une certaine justice. Inutile mais pas dramatique, cette tendance récurrente au cinéma brise un peu le rythme qui était alors instauré avec savoir-faire par le jeune réalisateur qui n'a plus rien d'un adolescent mais qui y a tout compris, et qu'il faudrait surveiller.
La simplicité devient aussi le mot d'ordre des interprétations, qui deviennent un peu sèches dans la deuxième moitié du film. Rien de mémorable. Mais avec ses sujets terre à terre, ses petites trouvailles vivifiantes et sa sensibilité visuelle, Cashback : La beauté du temps risque bien de plaire à ceux qui ont conservé des souvenirs de leur adolescence, bons ou mauvais.
Version « allongée » d'un court-métrage de 2004 nominé aux Oscars, ce film de l'Anglais Sean Ellis apparaît comme un énergumène dans le paysage cinématographique. Une comédie romantique qui ne serait ni pour les adultes, ni pour les adolescents; ni populiste, ni d'auteur et certainement pas moralisatrice… C'est une étude, un examen, ou alors une observation de la jeunesse et de ses aspirations où l'Art, plus qu'un prétexte, prend une place centrale. Un hommage à la beauté et au plus grand que soi, qui est drôle et simple.