Ils sont de plus en plus rare, ces films qui sont vraiment effrayants. Cache-cahce s'inspire des grands classiques pour faire peur, recyclant la plupart de leurs méthodes, et réussit…presque, surtout grâce à ses personnages mitoyens.
Il s'en est fallu de peu. L'introduction lente et minutieuse aurait pu mettre en place un véritable thriller, surtout grâce à quelques bonnes idées de départ, mais s'essouffle lorsque les événements deviennent plutôt communs, à cause de leur air de déjà-vu. Les mystérieux voisins et le shérif du comté ouvrent toutes grandes des portes qu'on refermera sans les explorer, tandis que les meilleurs séquences de la bande-annonce s'avèrent plutôt banales une fois intégrées au film.
Cache-cahce s'inspire de plusieurs des plus grands classiques de l'horreur : son ambiance générale, son intrigue principale et son générique d'introduction empruntent des qualités de The Shining, de Stanley Kubrick, tandis que l'enfant qui cache un terrible secret – un cliché du genre – s'inspire de The Ring, entre autres. En sélectionnant les meilleurs aspects de ces films, Cache-cahce s'assure un intérêt, sans que les images ne cessent de nous rappeler leur original, bien meilleur, malheureusement.
La réalisation, sans éclat, reste efficace, d'autant que son but est avoué, et tous les éléments servent à établir la tension. Les champ/contre-champ et les images de dos s'enchaînent donc, pour établir une tension qui tombe un peu à plat à force de répétition. Pas d'innovation, donc, mais personne n'en a demandé non plus.
Le scénario fait quelques choix douteux et est malheureusement bien prévisible, surtout lorsqu'il explore une piste terriblement inutile – un vendeur de maison qui vient remettre des clés à 2h du matin. Pourtant, l'espérance demeure, sans explication, qu'un revirement de situation vienne ajouter à l'intérêt décroissant du film…une espérance bien futile d'ailleurs. La finale déçoit cruellement, à cause de son manque de conviction, son manque de réalisme et son air de déjà-vu.
La prestance de Robert de Niro déçoit également et ne parvient pas à rappeler ses performances de Taxi Driver ou de Raging Bull. Il n'est pas si mauvais, mais n'a plus la force du passé. Il ne semble pas s'intéresser plus que nous à ce qui lui arrive, et à force de s'ennuyer il nous partage son mal. Dakota Fanning, qu'on utilise depuis I Am Sam dans chaque rôle de fillette au cinéma, prouve qu'elle peut être cernée et qu'elle sait s'adapter aux différents rôles qui lui sont offerts. La petite montre beaucoup de détermination, même si on ne peut pas savoir si le mérite lui revient, ou si c'est le réalisateur qui est responsable.
Cache-cahce réussit à éviter le piège du manque de logique, réussit à établir une certaine ambiance, réussit aussi à bien installer ses personnages mais se gâche à mesure qu'il se développe, tombant dans le cliché facile et la redondance. Le réalisateur Polson est passé très près d'offrir un impressionnant thriller, mais il rate malheureusement la cible, servant à la place un divertissement moyen, que les amateurs du genre risquent d'apprécier pour ses qualités, tandis que les autres remarqueront tous ses défauts.
Ils sont de plus en plus rare, ces films qui sont vraiment effrayants. Cache-cahce s'inspire des grands classiques pour faire peur, recyclant la plupart de leurs méthodes, et réussit…presque, surtout grâce à ses personnages mitoyens.
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