Les prémisses étaient pourtant intrigantes (même à la limite du prometteur), mais C'était à Rome tombe abruptement dans tous les clichés faciles que les comédies américaines nous offrent à satiété; les faux sentiments, les promesses décousues et l'humour inégal. La magie est souvent utilisée au grand écran pour représenter l'envoûtement relatif aux élans du coeur, et bien que cette analogie soit devenue un évident stéréotype, ce n'est pas nécessairement une faute de proposer une telle métaphore, suffit de bien établir les balises du récit pour favoriser l'intelligibilité des éléments surnaturels; chose que la comédie de Mark Steven Johnson décide d'ignorer. L'une des causes de sa noyade dans la fontaine.
Bien qu'elle désapprouve l'union de sa cadette avec un Italien qu'elle connaît à peine, Beth doit se rendre à Rome pour son mariage inattendu. Arrivée sur place, elle apprend l'existence d'une fontaine qui est censée accorder l'amour à ceux qui jettent une pièce de monnaie dans son eau. Au cours de la soirée, qui se déroule relativement mal pour la jeune conservatrice, elle décide, encouragée par le champagne, de ramasser quelques-unes de ces pièces. Malheureusement pour Beth, le sort s'inverse. Revenue à New York, elle est poursuivie par plusieurs hommes qui ne rêvent que d'être son nouveau petit ami.
L'on peut accepter le mythe de la fontaine magique assez facilement (c'est un film après tout), mais pourquoi les personnages, tous relativement censés, endossent si aisément cette absurdité. Pourquoi toutes les pièces que Beth choisit de récupérer sont celles d'hommes (il n'y a que les hommes qui jettent de la monnaie dans cette fontaine ) qui se trouvent miraculeusement près de ladite fontaine; comment un homme peut-il peindre sur un édifice de New York sans l'interversion des autorités ou bien par quel miracle quelqu'un qui a été directement frappé par la foudre peut-il s'en sortir sans une égratignure? Ces « coïncidences », ces irrégularités narratives, sont trop improbables et extravagantes pour maintenir l'empathie du public.
Bien que l'héroïne semble passionnée par l'art, cette part du récit n'est exploitée qu'en surface. Au lieu d'étourdir le spectateur avec des insanités comme un mannequin amoureux de lui-même ou un mécène dirigeant un empire de saucisse, il aurait été plus profitable d'établir certains liens entre l'amour et l'art, à l'instar de cette charmante anecdote que la protagoniste raconte sur l'une des jeunes amantes de Picasso et de son influence sur ses peintures.
Kristen Bell fait un travail convenable vu le rôle simplet qu'on lui a attribué. Son acolyte, Josh Duhamel, est quant à lui assez effacé; question de scénario bâclé plutôt que de manque de talent. En faite, aucun acteur ne brille réellement dans ce long métrage, tous emprisonnés dans un carcan artificiel et tous plutôt inutile à l'avancement de la narration (qui, de toute façon, est sclérosé dans son absurdité du début à la fin).
Il est encore possible de parler d'amour, de sentiments réels au cinéma, même dans une oeuvre américaine - (500) Days of Summer nous l'a prouvé l'an dernier - ne désespérez donc pas. Vous le retrouverez cet envoûtement déconcertant qui vous enivre lorsque vous sortez d'une salle de cinéma après vous être abandonnés à une romance fictive... En attendant, gardez espoir et ne jetez pas de pièces dans une fontaine censée vous apporter l'amour, c'est inutile et en plus ça donne de mauvais films.
Les prémisses étaient pourtant intrigantes (même à la limite du prometteur), mais C'était à Rome tombe abruptement dans tous les clichés faciles que les comédies américaines nous offrent à satiété; les faux sentiments, les promesses décousues et l'humour inégal.
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