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Après l'amour...
Le film est loin d’être une belle histoire d’amour illuminant une comédie romantique et destinée à faire rêver et/ou pleurer les midinettes. Mais le titre n’est pas anodin et le film le porte bien puisque ce long-métrage nous parle tout de même d’amour sous toutes ses formes. Le sujet principal, un père qui doit faire face au départ de sa femme et gérer ses deux filles, évoque plutôt la fin d’un amour et le fait de réapprendre à vivre sans l’être aimé. « C’est ça l’amour » en déborde donc. Que ce soit de l’amour d’un père pour ses filles, de filles pour leur père, d’amourettes adolescentes ou d’un amour consumé. On pense parfois au récent « Nos batailles » avec Romain Duris qui partait du même postulat et avec un traitement tout aussi réaliste - le départ de la mère et la gestion de la cellule familiale - avec tout autant de réussite. Dans tous les cas, on est ici conquis par tant de simplicité et de justesse, et on souvent est ému par trois fois rien.
Cette œuvre modeste mais forte doit beaucoup à son comédien principal, un réalisateur/comédien qu’on ne cesse de redécouvrir à chaque film, qu’il soit devant ou derrière la caméra. Ici, Bouli Lanners est impérial et sa prestation ne peut souffrir d’aucune critique. Il est confondant de justesse et sait nous toucher dans toutes les séquences. Faible et désemparé ou fort et combattif, il nous cueille à chacune de ses apparitions et dans n’importe quelle situation. Lors d’une scène où l’une de ses filles le drogue (une séquence forte et pour une fois réaliste sur les effets de la drogue, bons et mauvais), il sait provoquer en nous à la fois le rire, l’empathie et la colère. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres comme cette scène où il craque à son boulot ou encore celle, magnifique, d’un tendre baiser réclamé. Il y a pléthore de moments où il nous subjugue et il ne serait pas étonnant de le voir concourir aux César l’an prochain tant sa prestation touche en plein cœur. A ses côtés, le reste des comédiens et notamment les deux jeunes actrices qui jouent ses filles sont au diapason.
La force première de « C’est ça l’amour » tient dans le fait que la réalisatrice filme un quotidien, devenu banal dans nos sociétés et à forte teneur autobiographique, de la manière la plus sincère qui soit. Sans jamais vouloir embellir son histoire, ni la rendre plus triste qu’elle n’est et se vautrer dans un pathos de mauvais aloi. Chaque séquence sent le vrai, le vécu, et on vit cette période difficile et charnière avec eux. On est immergé dans les peines de ce mari délaissé et des amours adolescentes de ses filles. C’est un film sur la vie, sur l’amour mais dans ces côtés les moins roses c’est sûr, les plus gris donc, mais pas les plus noirs pour autant. Sans avoir les yeux qui coulent, on est constamment ému et touché. Et le long-métrage a le bon goût de se conclure sur une embellie, laissant une belle note d’espoir et un beau message d’amour qui signifierait, en gros, qu’après la pluie vient souvent le beau temps. Tous les excès sont évités et le film vise le cœur avec beaucoup de tendresse et de simplicité. Un bouleversant ode au père qui ne stigmatise pas pour autant la mère, bien au contraire.
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Très belle réflexion sur la relation père/fille et le divorce
Ne vous fiez pas au titre peu inspirant... C'est un bon film. Un peu lent mais beau.