Alors qu'on pensait la série Transformers bonne pour la ferraille après cinq épisodes qui rivalisaient de médiocrité, voici que Bumblebee procure enfin ce plaisir qu'on attendait depuis plus d'une décennie. Mieux vaut tard que jamais.
Avant même qu'il se dévoile, cet antépisode sur l'Autobot jaune avait plusieurs longueurs d'avance sur ses poursuivants. Sa durée de moins de deux heures était la plus faible du lot et l'infâme Michael Bay a laissé le volant de la réalisation à Travis Knight, qui en avait ébloui plus d'un avec sa fabuleuse animation Kubo and the Two Strings.
Un vent de changement souffle finalement sur cette franchise. Il n'est cependant pas perceptible dans l'introduction, fastidieuse au possible, où des robots se frappent inlassablement, avant de s'envoyer des missiles par la gueule. C'est là qu'on décide de cacher notre héros sur la Terre. Si cela a fonctionné pour Superman, pourquoi pas lui? Mais quelle mauvaise idée d'arriver comme un chien dans un jeu de quilles, au sein d'un entraînement militaire! Cela signifie donc encore plus de poursuites, de fusillades et de combats.
Jusqu'au moment où il se transforme en voiture et que sa route croise celle d'une adolescente de 18 ans (Hailee Steinfeld) qui cherche sa place dans le monde. Le film peut enfin débuter au détour d'une amitié drôle et attendrissante, qui n'est pas sans rappeler celle de l'extraordinaire dessin animé The Iron Giant. Pendant que Bumblebee ressemble à un gamin dans un corps de géant et qu'il multiplie les gaffes, sa nouvelle camarade trouvera finalement le courage de s'affirmer.
Cela donne des scènes attachantes, pas fondamentalement originales, mais assez efficaces et qui divertiront à coup sûr un jeune public. Le long métrage est en fait un immense hommage aux années 80, à cette époque unique de modes et de styles vestimentaires incroyables. De quoi également attirer l'attention des nostalgiques, autant par ses multiples objets (c'est tout aussi référentiel que le 1987 de Ricardo Trogi) que par ses mélodies irrésistibles qui donnent le goût de se déhancher.
Évidemment, le film de science-fiction un peu bête finit par prendre le dessus, avec ses dialogues parfois risibles et son scénario souvent navrant. Sauf que l'on continue à s'y amuser. C'est la première fois de toute la série qu'il est vraiment possible de voir quelque chose parmi les nombreuses séquences d'action. Et si la 3D assez inutile vient presque gâcher la sauce, plusieurs affrontements sortent du lot, dont l'ultime confrontation qui aurait eu sa place dans le premier Pacific Rim.
Cocasse et enlevante, cette aventure devient intéressante à échelle humaine, lorsque la douée Hailee Steinfeld se trouve dans sa famille et qu'elle s'évade avec Bumblebee. Tout le reste n'est que futilités, autant les duels entre Autobots et Decepticons que l'implication de l'armée, menée par un John Cena qui, après le désopilant Blockers, commence à s'affirmer en sosie de Channing Tatum sous stéroïdes. Heureusement, c'est cette amitié qui est au coeur des préoccupations et qui fait de ce Transformers le meilleur épisode de la série. En espérant toutefois que cela ne donne pas une idée de faire des dérivés sur chacun des robots de cet univers...