Brice de Nice traverse l'Atlantique avec son surf, ses cheveux blonds et son attitude. Ce n'est pas nécessairement une bonne nouvelle, sauf pour les fans de la première heure, qui apprécieront probablement le sens de la répartie très aiguisé de l'icône des jeunes français. Brice en super haute définition, c'est complètement absurde, complètement éclaté, et complètement inutile aussi.
Le personnage de Brice de Nice, incarné depuis ses débuts par Jean Dujardin, s'offre son premier film après voir été la vedette de plusieurs capsules humoristiques – toutes disponibles sur Internet – en prenant bien soin de recycler les moments et/ou répliques qui ont fait sa renommée. Les capsules avaient cette qualité d'être courtes, percutantes, et évitaient donc la principale lacune de Brice de Nice – le film : les longueurs. Les blagues efficaces sont dispersées à travers des mésaventures absurdes qui n'ont que très peu d'intérêt, considérant que Brice de Nice, le roi de la glisse, a fait son prestige à casser tout, tout le monde, tout le temps. Ici, Brice est désarçonné, vulnérable…moins condescendant, donc moins savoureux.
Brice de Nice, un adolescent de 30 ans, attend à Nice SA vague, comme Bodhi dans Point Break, son film culte, se faisant un devoir de casser tout ce qui bouge, et tout ce qui ne bouge pas (parce que ça marche aussi avec les objets). Un jour, pourtant, le père de Brice est arrêté et le pauvre surfeur doit aller travailler pour survivre. Brice aura tôt fait de dévaliser une banque, de s'évader, et de s'inscrire à un concours de surf pour poursuivre son rêve.
La réalisation de James Huth (Serial Lover) est à l'image de Brice : jeune, moderne et vivante, et partage cette insouciance, cette imprudence et cette légèreté qui caractérisent le personnage de Brice de Nice. Elle n'est jamais tout à fait mauvaise, et Huth filme avec un certain dynamisme des scènes chantées fort entraînantes. Ce sont les moments montés les plus rapidement qui plaisent le plus, justement parce que leur rythme ne se perd pas dans les nuages et préfère casser, casser, et casser à la chaîne.
Jean Dujardin est manifestement très à l'aise dans le t-shirt moulant et les pantalons trop grands de sa création, l'expérience de plusieurs années de rodage lui permettent de toujours être en parfait contrôle. La plupart de ses réparties ne sont pas aussi savoureuses qu'espérées, d'autant que pour les initiés, Brice recycle ses plus célèbres répliques. Clovis Cornillac, dans un rôle qui tombe vite à plat, lui donne la réplique sans grande conviction, mais avec plus d'intérêt que les nombreuses jolies filles qui servent de décoration, des accessoires dont on ne se souvient même pas du prénom, en particulier ce personnage de sirène qui ne sert à rien.
Le scénario ne tient que rarement la route, mais donne plusieurs prétextes à Brice pour démontrer son savoir-faire. Après une introduction plutôt sketchée, les aventures de Brice de Nice prennent un virage presque surréaliste, où l'absurdité la plus injustifiable règne. C'est loin d'être impressionnant, d'autant que les trous sont béants, les failles énormes, et les spectateurs complètement cassés devant une puérile démonstration d'inconscience généralisée.
Le film de Brice de Nice laisse la vague (haha!) impression d'un travail opportuniste. La fièvre Brice de Nice était devenue si forte qu'il a fallu qu'on produise un film qui porte son nom. Une comédie ensoleillée, bien sûr, qui souffrira de la réputation qui la précède parce que Brice de Nice est effectivement un personnage plein de possibilités, ici mal exploitées. Drôle à dire, mais les attentes étaient devenues plus grande que la légende, et l'homme derrière n'a pas survécu à la vague (encore!) de folie qui s'est emparée de lui.
Brice de Nice traverse l'Atlantique avec son surf, ses cheveux blonds et son attitude. Ce n'est pas nécessairement une bonne nouvelle, sauf pour les fans de la première heure, qui apprécieront probablement le sens de la répartie très aiguisé de l'icône des jeunes français. Brice en super haute définition, c'est complètement absurde, complètement éclaté, et complètement inutile aussi.