Il manque à Blade III : La trinité la vigueur que la nouveauté insufflait au premier film. Maintenant que nous connaissons tous les gadgets du super-héros, le scénariste doit se servir de toutes sortes d'artifices qui sonnent faux, malheureusement, dans un univers bien moins intéressant que ce à quoi nous avons été habitués.
Dans sa lutte contre les vampires, Blade se voit contraint de se joindre à un groupe de rebelles très bien organisés pour vaincre le puissant Dracula, ressuscité pour l'occasion, et surnommé Drake par des vampires insouciants.
Passé une séquence d'introduction inutile - toute la partie de l'emprisonnement de Blade suite à un brillant piège des vampires ne sert à rien, sinon à faire tuer des policiers - le réalisateur et scénariste David S. Goyer s'acharne à détruire tout ce qui faisait le charme du premier film. Cette fois-ci moins de sang, pas de musique techno et pas d'ambiance glauque terriblement attirante comme dans Blade, le premier, seulement des répliques amusantes et un Dracula risible dans son costume de brute. Parce qu'on pousse effectivement l'audace jusqu'à ressusciter le premier de tous les vampires, Dracula, de sa pyramide en Syrie, et à le ridiculiser avec une allure inappropriée au passage, pour ajouter à l'intérêt déjà limité de la suite d'une suite.
Réglons le cas du réalisateur d'abord : il semble un peu perdu mais parvient quand même à filmer correctement la plupart des scènes d'action. Parfois la caméra s'emporte un peu, elle virevolte, tandis qu'elle donne à quelques moments dispersés une puissance surprenante. Difficile, donc, de vraiment cerner le travail du réalisateur, qui ne parvient pas à donner de saveur à son travail, ni à le ruiner complètement.
Wesley Snipes ne fait que conserver l'attitude des deux précédents opus, tandis que Jessica Biel, malgré sa sensualité indéniable, tente de suivre, parfois maladroitement, le rythme d'un film qui ne lui convient qu'en partie, sauf si l'on considère qu'elle est franchement jolie et qu'il fallait montrer une fille dans la douche à un moment du film. Ryan Reynolds tente de faire rire, et y parvient, en se mettant régulièrement dans le pétrin. Dominic Purcell, dans la peau de Dracula, semble frustré tout au long, et son interprétation monotone nuit considérablement à la crédibilité du personnage, déjà minée par son allure, je l'ai déjà dit, grotesque.
Le scénario gâche vraiment tous les beaux efforts de toute l'équipe pour plaire au plus grand public possible. Les revirements de situation s'avèrent plus que prévisibles, assez banals, et surtout réchauffés pour vraiment satisfaire, tandis que les dialogues puérils font sourire, et que ce n'est pas le moment.
Le film hésite en la parodie et le sérieux, et cela lui nuit énormément. S'il a quelques moments très intenses et quelques bagarres efficaces, ses répliques niaises et sa bande sonore trop enfantine ratent complètement le public-cible qui, après un premier film qui justifiait son intérêt, se sentira sûrement renié par les créateurs originaux en voyant Blade III : La trinité. La raison est simple, en voulant plaire à un plus grand public on a négligé ce qui avait fait l'intérêt de Blade, et en ne s'y engageant pas complètement, on a manqué de substance. Dommage, mais Blade III : La trinité s'oubliera bien vite.
Il manque à Blade III : La trinité la vigueur que la nouveauté insufflait au premier film. Maintenant que nous connaissons tous les gadgets du super-héros, le scénariste doit se servir de toutes sortes d'artifices qui sonnent faux, malheureusement, dans un univers bien moins intéressant que ce à quoi nous avons été habitués.
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