On pensait que DC Comics ne pouvait pas faire pire qu'Aquaman, Suicide Squad, Batman vs. Superman: Dawn of Justice et Justice League, mais nous n'avions pas encore vu Black Adam...
Ce long métrage que Dwayne Johnson porte sur ses épaules depuis de nombreuses années atteint les bas-fonds du divertissement pop-corn en répliquant les mêmes erreurs que ses prédécesseurs en plus de veiller à ajouter de nouveaux problèmes à l'équation. Comme c'est souvent le cas dans les oeuvres de DC, on est confronté ici à une mythologie excessivement complexe qui requiert notamment une introduction, narrée en voix off, surchargée. On agrémente le tout d'une impressionnante quantité de personnages (que les cinéphiles rencontrent tous pour la première fois) - ayant aussi leurs propres bagages, pouvoirs et personnalités - qu'on place dans un monde (Kahndaq) possédant ses règles et son folklore à lui. Rapidement, le spectateur est saturé.
En gros (on ne s'épivardera pas dans les détails), Black Adam raconte l'histoire d'un jeune homme transformé en « Champion » par les sorciers afin de défendre la patrie de Kahndaq contre son tyrannique roi. Après avoir réussi sa mission, le superhomme, appelé Teth-Adam, n'aura pas revu le soleil du jour jusqu'à ce qu'Adrianna Tomaz l'invoque 5 000 ans plus tard alors qu'elle se trouve dans une situation critique. Celui-ci devra empêcher que la couronne de Sabaac tombe entre de mauvaises mains et anéantisse le royaume de Kahndaq. Les membres de la Société de Justice (Hawkman, Dr. Fate, Smasher et Cyclone) interféreront dans les plans du « Champion », considérant qu'il fait trop de morts inutiles dans ses interventions pour sauver sa cité.
Comme Marvel, DC Comics se hasarde à un humour sarcastique ici et là, mais le résultat est beaucoup moins convaincant. Est-ce la qualité des textes ou la lourdeur du récit qui entre en ligne de compte? Difficile à dire, mais, chose certaine, Dwayne Johnson et ses compatriotes n'arrivent pas à nous faire rire. Ils ne parviennent pas non plus à nous attendrir, d'ailleurs. On ne s'attache à ni l'un ni l'autre des personnages, trop occupé à juger le ridicule de leur costume, leur parenté avec d'autres superhéros ou les limites de leurs pouvoirs.
Les effets spéciaux sont plutôt bien réussis, mais on est vite agacé par l'abus de CGI. Les combats n'impressionnent pas non plus, submergés de « slow motion », d'explosions et autres fioritures inutiles. Black Adam propose des thématiques pertinentes, comme l'esclavage et le totalitarisme, mais ne s'investit jamais complètement, trop occupé à enjoliver exagérément ses scènes d'action tape-à-l'oeil. Finalement, les 2 h 04 que dure le film nous semble beaucoup plus longues. Souvent, couper 20 ou 30 minutes peut améliorer considérablement un film, mais dans le cas de Black Adam, ce ne serait pas suffisant...