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Bondieuserie.
En voilà un film qui va faire grincer des dents et certainement fortement diviser le public. Présenté en compétition au Festival de Cannes où « Titane » lui a volé le titre de film choc de la sélection, il est impossible d’être impassible devant cette « Benedetta » qui nous prend par surprise sur bien des points. Attention, ce n’est pas un film choquant, écœurant ou irregardable, que ce soit par la violence (« La Passion du Christ » était bien plus extrême par exemple) ni par les scènes de sexe (finalement rares et pas plus érotiques que bien des productions actuelles) mais plus par sa morale et ce qui est dit entre les lignes. C’est donc davantage le propos et le doigt d’honneur à la religion qui pourraient heurter certains esprits pieux et surtout le ton outrancier et jusqu’au-boutiste qu’a choisi Paul Verhoeven pour mettre en scène cette histoire de Sainte supposée en plus d’être soi-disant possédée par Jésus et lesbienne. Le film n’est pas non plus une pantalonnade où on rit à gorge déployée, ni une parodie et encore moins un pamphlet dopé à l’humour noir; non c’est juste une œuvre malicieuse et dévergondée qui se moque de certains aspects religieux et porte aux nues un fait divers ayant défrayé la chronique dans la Toscane du XVIIème siècle. On pense un peu au culte mais tout aussi bizarre et foutraque « La Neuvième Porte », qui lui parlait du Diable. Dans ses excès visuels, ses ruptures de ton et le côté pince-sans-rire de l’ensemble, on retrouve un peu du petit bijou fantastique de Roman Polanski. La comparaison est donc flatteuse même si notre « Benedetta » n’atteint tout de même pas les sommets du film avec Johnny Depp!
« Benedetta » c’est presque du cinéma bis italien d’antan dans ce qu’il a de kitsch et d’extrême, mais moulé dans un emballage clinquant et rutilant. Et ce qu’on aime c’est que le cinéaste hollandais se permet tout, ose tout et cela se voit. Il se fait plaisir mais en nous faisant plaisir. Parfois il se rate, certaines scènes étant vraiment too much et presque ridicules. On pense par exemple à celles des latrines, vraiment pas indispensable mais surtout à toutes celles concernant les visions de Benedetta. Elles sont inutiles et donnent des clés de compréhension du personnage sur la véracité de ses visions alors que de garder le flou aurait été plus à propos. Mais c’est surtout le fait qu’elles soient visuellement d’une naïveté pastorale désuète qui donne envie de glousser. Notons cependant que c’est peu à côté de toutes celles que Verhoeven réussit et où il nous surprend - et elles sont bien plus nombreuses. S’il n’atteint pas ici la perfection de son chef-d’œuvre précédent, « Elle », il en reprend une des actrices pour le rôle principal. Et Virginie Efira de confirmer encore son talent incroyable et versatile. Elle sait tout jouer et il ne semble pas avoir de souvenir où elle échoue à nous convaincre dans un rôle. Elle se donne à fond comme dans « Adieu les cons » en début d’année, comme dans « Le grand bain », comme dans « Un amour impossible », etc. Si cette actrice avait continué dans la télévision, on aurait perdu au change.
Même dans ses élans grotesques, le film charme par son contexte original, ses querelles de nonnes et son doit d’honneur au clergé qui en prend un sacré coup, bien plus que la religion en elle-même. Saphique, hypocrite, luxurieux er corrompu, les pontes de la religion et leurs églises n’en sortent pas indemnes tout comme l’avidité générale de toute personne ayant un tant soit peu de pouvoir en son sein. On apprécie aussi que ces plus de deux heures passent à une vitesse folle car « Benedetta » est plein de rebondissement, de scènes inattendues et de retournements de situation. Tout comme les dialogues parfaitement écrits, plein de malice, et de répliques aussi jubilatoires qu’amusantes qui enchantent nos oreilles. Et Verhoeven n’oublie pas de flatter notre regard avec quelques fulgurances de mise en scène qui nous émerveille les yeux. On pense notamment à la scène de la comète et du suicide (belle à se damner) ou au final flamboyant. Une œuvre donc généreuse, folle et impertinente qui ravira les adeptes d’un cinéma indéfinissable et mal élevé. Mais sous couvert de l’être, « Benedetta » est en plus un film qui fait réfléchir sur la religion et nos croyances. Pourtant le cinéaste se sert juste de l’histoire de cette nonne pour nous balancer ses obsessions et c’est diablement bon!
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les Cathos
Basé sur une histoire vécue ???...au 16ième siècle ???...Difficile à croire ! Quand on sait que les fanas Cathos de l’Inquisition régnaient en Grande Pompe depuis l’année 800 dans tous les pays Catho de l’Europe jusqu’à la Révolution Française de 1789. Et les « bûchers » des Places publiques étaient les endroits où les « mauvais esprits » devaient expier leurs fautes ! Pensez-vous que le Monumentale Leonardo da Vinci était « Ouvertement Gay » à cette époque ? Lui qui avait cessé toutes ses recherches (le Premier) sur l’Autopsie de cadavres et comprendre la circulation sanguine par crainte pour passer pour « sorcier » et finir devant les tribunaux de l’Inquisition, oui ?