Barbaque

 Le trait est gros, l'humour noir pas toujours relevé, mais il faut avouer que le récit, qui écorche tour à tour les fabricants de viande industrielle, les travers du véganisme et la cupidité des nouveaux riches, enchaîne les situations excessives sans temps mort ni redondance.

L'écriture est répétitive (une vanne sur Hitler tous les quarts d'heure), mais les punchlines fusent et l'humour trash fait plaisir à voir dans une comédie financée par TF1.

Le « politiquement correct » est aux abonnés absents de ce délire réjouissant.

Noire, cynique, gore. Malgré quelques sorties de route, ça nous a plutôt fait marrer.

Finalement, Barbaque aurait pu être bien plus que ce qu'il est. Il aurait fallu que le réalisateur ait l'idée et le courage de rendre son film beaucoup plus transgressif pour qu'il marque vraiment. Mais le résultat reste plat et ennuyeux, ce qui est vraiment dommage quand on voit qu'il reste des morceaux du film que l'on aurait souhaité avoir.

Avis aux coeurs sensibles, il est question de cannibalisme dans Barbaque. Mais c'est loin d'être la seule manière imaginée Fabrice Éboué pour faire manger du prochain à ses personnages dans cette comédie sanguinolente aux dialogues savoureux. 

L'effet miroir court en arrière-plan tout au long de cette descente dans le crime où l'humour noir devient de plus en plus grand-guignolesque.

Le scénario de ce petit chef-d'oeuvre de férocité et de drôlerie, signé Fabrice Éboué, est délicieux comme une côte de boeuf de Salers.

Habitué aux sujets poil à gratter, voire carrément casse-gueule (l'esclavage dans Case Départ, le dialogue interreligieux dans Coexister), Fabrice Éboué, acteur mais aussi réalisateur, réussit un petit miracle d'humour noir.

C'est bête et méchant, parfois maladroit, pas toujours réussi non plus, mais il est quand même rare qu'une comédie française arpente les avenues du mauvais goût et du cinéma gore de façon aussi assumée. Pour amateurs seulement.

Une comédie baroque et délirante.