On voulait que ce soit épique, grandiose, magnifique, colossal, phénoménal, inoubliable. On voulait être surpris, ému, impressionné, bouleversé, ébaudi, troublé. On voulait que ce soit le meilleur de la franchise. On voulait un film dont l'attente en aurait valu la chandelle. On voulait le film de l'année, voire de la décennie. On voulait un chef d'oeuvre commercial. On voulait presque l'impossible et, pourtant, les frères Russo nous ont donné exactement le film qu'on voulait.
Avengers: Endgame est aussi grandiloquent qu'on l'espérait, autant dans son scénario bien construit, drôle et rempli de fantastiques mises en abyme, que dans sa réalisation solennelle, ses effets spéciaux époustouflants, sa distribution impeccable et sa sublime direction artistique. Il est difficile de critiquer ce film sans trop en révéler sur son histoire alambiquée et gâcher l'expérience des cinéphiles. Marvel est d'ailleurs parfaitement conscient de cela, c'est pourquoi elle a attendu à la dernière minute avant de présenter le film en première hollywoodienne (le lundi précédent la sortie), puis aux journalistes à travers le monde le lendemain. On a d'ailleurs tenté de faire des entrevues avec certains artisans trois semaines avant la sortie et ce ne fut pas une tâche facile...
Comme nous l'avaient mentionné les scénaristes (ici), il était presque impensable de s'imaginer que les fans auraient pu deviner tous les détails de l'intrigue. Celle-ci est complexe et revient sur les évènements de plusieurs précédentes productions de Marvel, jouant ainsi habilement avec la nostalgie. On s'attendait bien sûr à retrouver des situations dramatiques au coeur de cette trame costaude, mais nous nous sommes surpris à verser quelques larmes lors de certains moments-clés. Pas besoin d'être un grand fan de l'univers de Marvel pour se sentir interpelé par les tragédies que vivent les Avengers. Avec 22 films en 11 ans, on peut dire que nous nous sommes attachés à ces superhéros et devoir leur dire adieu (au revoir à certains qui reviendront dans d'autres productions ultérieurement), nous donne un petit pincement au coeur.
Malgré sa très grande efficacité, son esthétisme héroïque et ses acteurs charismatiques et talentueux qui livrent des performances à la hauteur de leur réputation, Avengers: Endgame n'est pas parfait. Il possède quelques longueurs, surtout au niveau de l'épilogue (il faut dire que le film dure quand même trois heures) et est souvent trop appuyé par une musique envahissante. Mais, ce ne sont que de petits détails qui ne gâchent aucunement notre expérience cinématographique. Parce qu'Avengers: Endgame est une « expérience ». C'est l'épique conclusion d'une saga monumentale dans le monde du cinéma moderne.
On espère vraiment que Disney respectera ses promesses et ne refera pas un nouveau Avengers dans cinq ans, ressuscitant les morts et brisant la magie par simple mégalomanie. Parce que cette finale est pompeuse, certes, mais elle représente tout ce qu'on voulait d'un dernier chapitre.