Rédiger une critique
Vous devez être connecté pour pouvoir rédiger une critique.
Weekend en famille.
Ce film a été totalement impulsé par l’acteur transgenre Elliot Page (anciennement Ellen Page de « Juno »). Il raconte justement l’histoire d’un jeune homme transgenre qui retourne chez ses parents dans la campagne canadienne pour l’anniversaire de son père après quatre ans sans avoir vu sa famille depuis son opération de changement de sexe. C’est également le premier grand rôle de l’acteur depuis cette même opération. Il y a donc dans cette histoire une grosse partie de vécu qu’il a forcément injecté dans le personnage principal et, conséquemment, une part importante d’autobiographie. « Close to you » a dû agir comme une sorte de catharsis nécessaire pour le comédien. Cette mise à nu d’Elliot Page est belle et sincère et le rôle magnifique qu’il joue ici est un parfait écrin pour une prestation toute en intensité et en puissance mais non sans nuances.
Le film fait le pari de l’improvisation dans les dialogues. Cela se ressent et confère au long-métrage un naturel et un réalisme indéniables. Une fois les situations posées on sent que Dominic Savage laissait libre cours aux acteurs d’improviser comme bon leur semble à partir d’indications préalables. Si ce procédé occasionne une belle authenticité, on sent parfois l’hésitation et les échanges s’avèrent parfois un peu agaçants à force de balbutiements. De plus, le script n’est pas d’une folle originalité avec cette histoire du retour du « mouton noir » de la famille qui occasionne prises de tête, remises en question et explications. Ce genre de réunion de famille qui tourne au vinaigre est même presque un sous-genre du septième art en soi, vu et revu, au sein duquel il devient difficile d’innover.
La première partie de « Close to you » nous happe quand même malgré ces tics de cinéma d’auteur que sont la caméra à l’épaule, ces plans fixes et contemplatifs (souvent inutiles) et le fond versé dans la psychologie et l’étude de caractères. Les acteurs jouent bien, certaines scènes sont véritablement déchirantes (le tête-à-tête entre Sam et son père dans le bureau) et les retrouvailles parfois pimentées comme il faut. Mais le film tourne vite en rond, la seconde partie s’essouffle et l’abus de pathos et de larmes finit par lasser. Et, surtout, l’autre versant de l’histoire qui voit le personnage principal retrouver son amour de jeunesse n’est pas très crédible dans son déroulé tout comme dans le choix de l’actrice. En effet, celle-ci a plus de cinquante ans contre même pas quarante pour Elliot Page et qu’ils sont censés être des amies de l’université et cela se voit provoquant une absence d’alchimie et un duo mal assorti et peu crédible. Une aberration de casting vraiment étrange qui n’aide pas à rentrer dans ladite histoire. Au final, le film se laisse regarder surtout pour la prestation de l’acteur et quelques beaux moments mais n’est clairement pas indispensable.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.