Vous aurez probablement l'impression d'avoir déjà vu American Assassin. Vous savez, ce film avec le gars qui voit sa blonde se faire tuer et qui décide de la venger avant d'être recruté par la CIA? Il n'y a rien de bien original dans cette proposition. Hollywood a produit des tonnes de films du même acabit au cours des dernières années, la plupart mettant en scène des vétérans comme Bruce Willis, Liam Neeson, Sylvester Stallone ou Mel Gibson. Dans le cas présent, c'est Michael Keaton qui endosse ce rôle.
Cette histoire, inspirée du roman éponyme de Vince Flynn, n'a ni queue ni tête. Le spectateur s'efforce de suivre la courbe narrative, mais il se retrouve rapidement dans un cul-de-sac. Il y a les Russes, les Iraniens, les Polonais et, bien sûr, les Américains, qui tentent de mettre la main sur une arme nucléaire. Les scénaristes nous balancent quelques termes subjectifs afin d'intellectualiser le récit, comme « unité d'élite spéciale », « Américains impérialistes », « physicien nucléaire » et « plutonium russe », mais il n'y a rien à faire, cette histoire manque de structure et de caractère. De plus, on retrouve une foule d'incongruités situationnelles (ex. : un bain se remplit en quelques secondes et il faut autant de temps au héros pour gravir un immeuble de 15 étages à mains nues).
American Assassin comprend plusieurs séquences excessivement violentes, mais l'ensemble de l'oeuvre n'est pas suffisamment sanglant ou tempétueux pour que la violence soit définie comme un style esthétique, comme c'était le cas dans John Wick par exemple. Parfois, le réalisateur semble vouloir épargner le spectateur, alors qu'à d'autres moments il ne se gêne pas pour lui servir des séquences graphiques de torture. Son film manque de cohérence, autant dans son style que dans son propos.
Dylan O'Brien n'a malheureusement pas le charisme ou le talent nécessaire pour assumer un premier rôle d'adulte comme celui-là. Il avait fait un travail respectable dans la franchise The Maze Runner, mais dans le monde des grands, les choses sont bien différentes. Il faut dire, par contre, qu'aucun acteur ne se démarque particulièrement dans ce film. Même Michael Keaton paraît sur le pilote automatique.
Le film aurait peut-être gagné en efficacité s'il avait été un peu moins long; un montage plus serré aurait certainement empêché tout ce capharnaüm. Quoi qu'il en soit, American Assassin n'arrive pas à se démarquer et finit par se noyer dans l'amas d'oeuvres homogènes proposées par Hollywood annuellement.