Arlette

Marie-Pier Morin défend avec sérieux le rôle-titre de cette comédie pas si dramatique qui entrouvrira pour certains les dessous du pouvoir en cette année électorale.

Ne vous y trompez pas, Arlette n'est pas une comédie légère estivale au cours de laquelle vous rirez à gorge déployée en entendant des plaisanteries grasses. Arlette est savoureux, fin, gracieux, terrible aussi, révoltant surtout, et donne lieu après à des conversations et à des analyses sans fin entre amis. Et ça, c'est toute la beauté du cinéma.

Bref, sous ses airs subversifs, il n'y a finalement pas grand chose à retirer de cet objet mercantile aux images de papier glacé.

De façon générale, certains dialogues sonnent toutefois faux. Écrit avec des réparties savoureuses et un grand vocabulaire, le texte prend parfois des airs très littéraires et ne semble ainsi pas naturel lorsque prononcé tout haut par les acteurs.

Le film fait la démonstration, avec élégance, de la dureté du monde politique et des jeux de pouvoir, mais il méritait plus de profondeur.

La satire de la politique québécoise apparaît également boiteuse et ne possède pas le grain de folie ou l'extravagance qui l'aurait fait décoller. Mais surtout, les résolutions des conflits dramatiques s'avèrent simplistes, voire parfois ridicules.