J'ai essayé. Je me suis présentée au visionnement d'Aquaman avec de bonnes intentions. Les premières critiques étaient plutôt élogieuses et Wonder Woman nous a prouvé que DC Comics peut nous offrir des divertissements compétitifs. Mais, non, désolé, je n'y arrive pas. Des vaisseaux sous-marins en forme de carpes et de crabes qui affrontent des requins commandés par des hommes-poissons, des armes à la fine pointe de la technologie qui peuvent transformer l'eau en rayon de plasma et une princesse qui peut éjecter l'eau des poumons d'un noyé par le pouvoir de ses mains, c'est trop pour moi.
Pourtant, toutes ces choses absurdes auraient pu devenir crédibles si elles nous avaient été présentées avec un peu de diplomatie (on ne remet pas en doute l'univers de Star Wars malgré ses préceptes insolites), mais, malheureusement, ce film est une blague de sa prémisse douteuse à sa finale burlesque. Avec son scénario cliché et ses personnages typés, le film frôle toujours la caricature. Si celle-ci avait été davantage assumée, peut-être qu'Aquaman aurait été un divertissement amusant, mais son entêtement à la sériosité l'entraîne vers la chute.
On aime le fait qu'Aquaman, probablement le personnage le moins sexy de tous les superhéros, soit dépeint ici comme un badass de taverne. Malheureusement, le dur à cuire de Jason Momoa devient rapidement risible. Amber Heard, qui interprète la protagoniste féminine du film, ne convainc pas non plus. Et que dire de leur idylle amoureuse, qui nous plonge au coeur d'un épisode des Feux de l'amour! L'humour des films de Marvel a fait sa réputation. DC ne peut malheureusement pas en dire autant. On ne devrait jamais voir un superhéros qui se sent les aisselles et qui lancent par la suite : « tu as raison, ça ne sent pas la rose ». Des blagues de dessous de bras? Vraiment.
Aquaman nous transporte dans différents lieux au cours d'une chasse au trésor qui aurait pu être amusante si elle n'était pas aussi solennelle. Le prince héritier d'Atlantis nous entraîne même jusque dans le désert du Sahara lors d'une séquence qui s'apparente aux aventures d'Indiana Jones. Il ne manquait que le chapeau.
Pour ce qui est des effets spéciaux, on ne peut pas dire qu'ils ne sont pas réussis, mais, même à ce point de vue, nous avons quelques réticences. Il n'y a que très peu de choses qui différencient les séquences sous l'eau de celles sur la terre ferme, mis à part que quelques blup blup et le fait que les personnages flottent plutôt que de marcher. D'ailleurs, est-ce qu'on peut m'expliquer quelle est l'utilité des talons hauts de la princesse sous l'eau? Il y a certains combats qui impressionnent, notamment ceux où la caméra se promène à 360° autour des personnages, mais la plupart sont trop chargés visuellement pour convaincre. À vouloir trop en mettre plein la vue, on finit par nous aveugler.
Le nouveau film de DC Comics est beaucoup trop farfelu pour confondre les sceptiques. Peut-être que les fans aguerris y trouveront leur compte, mais les néophytes n'y verront qu'une fumisterie qui a coûté 160 millions $. Je m'excuse auprès des invétérés, mais, non, le sceptre doré, les tatouages, les costumes à paillettes et Dolph Lundgren avec les cheveux roux, c'est trop pour moi.
« La vie comme la mer a le don de réunir les gens. »
Hi bo-boy.