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Arroseur arrosé.
Ce genre de petite série B au principe généralement statique, en l’occurrence avec un interlocuteur au téléphone, au sein d’un standard ou encore comme ici sur les ondes radio, nous parvient sporadiquement sur les écrans. On pense aussi bien au très réussi et sous tension « The Call » avec Halle Berry ou au sympathique film suédois « The Guilty » qui avait eu droit à son remake américain sur Netflix par Antoine Fuqua et avec Jake Gyllenhaal. Ou encore, mais plus extrême et conceptuel, à l’illustre « Phone Game » dont l’action ne bougeait pas de la cabine téléphonique. On est donc en terrain connu même si le fait que ce soit un animateur de radio et son émission qui sont pris pour cible apporte un peu de fraîcheur. Durant la première partie en quasi huis-clos, pas vraiment de surprise donc : un inconnu y menace le personnage principal via le standard de la radio même si on dénombre quelques invraisemblances (finalement rattrapées par la fin).
Mel Gibson qui nous offre de grands films en tant que réalisateur, du mythique et magistral morceau de cinéma qu’est « Apocalypto » à « Tu ne tueras point », devient davantage abonnés aux navets ou aux séries B anecdotiques et foireuses lorsqu’il est devant la caméra. Des produits direct to video ou insignifiants que ne renieraient pas les Nicolas Cage et Bruce Willis de fin de carrière mais qui, pour lui, sont probablement des moyens de financer ses films en tant que metteur en scène. Ce « On the line » semble faire partie du haut du panier de ce changement de carrière et on sent l’acteur plus investi que d’habitude, certainement amusé par la malice (ou la roublardise diront certains) de ce script en forme de poupée gigogne accélérées vers la fin. Romuald Boulanger qui a mis en scène le film de confinement (ou plutôt la catastrophe tant ce n’est pas du cinéma) « Connectés », met en scène le film sans grande originalité mais de manière relativement efficace tout en sachant que ce n’est pas à ce niveau qu’on va y trouver notre compte de cinéphile.
« On the line » se démarque surtout du tout-venant de son postulat initial sur le tout dernier quart. Là tout prend une tournure complètement imprévisible. Ou alors, si on a compris le twist final avant sa révélation, c’est qu’on a vraiment beaucoup de flair. On n’en dira pas plus mais ce retournement de situation complètement incroyable et plutôt amusant, plaisant et jubilatoire vaut son pesant de cacahuètes. Sauf que ce rebondissement n’est que le premier d’un doublé. Le second, conséquemment un peu moins surprenant, nous assène une nouvelle surprise. On revoit donc ce suspense assez bien mené sous une tout autre perspective. L’idée est bonne même si elle fait penser à un illustre film de David Fincher qu’on ne citera pas. Au final, petite série B de catalogue dans tout son déroulé, « On the line » se transforme en tout autre chose grâce à son dénouement tordu qui nous surprend avec plaisir. Mais ce double rebondissement pourra aussi être vu comme ridicule ou peu satisfaisant, de notre côté on est client! Le principe de l'arroseur arrosé poussé à son paroxysme...
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