On s'entend... Nous sommes bien loin du film intelligent pour enfants, qui stimule les facultés intellectuelles de vos bambins tout en leur instruisant de bonnes valeurs qui leur permettra d'affronter les aléas de l'existence. Les films de la franchise Alvin et les Chipmunks (The Road Chip ne fait pas exception à la règle) sont de bêtes (mais plutôt efficaces) divertissements.
Ici on pète, on rote, on fait des crottes, des pipis dans les pantalons, et on fonce dans des pancartes par inadvertance. Nous sommes très très loin de l'humour conceptuel et spirituel de WALL-E ou Inside Out. Le burlesque est la norme et toutes les situations sont bonnes pour faire chanter les tamias qui ont trop respiré d'hélium. Comme les reprises de chansons célèbres ont fait la marque de commerce des Chipmunks par le passé (on se rappelle de l'adaptation des Chipettes de la pièce « Single Ladies » de Beyoncé et, évidemment, des classiques de Noël version Chipmunks), The Road Chip récidive avec certaines réinterprétations colorées. On note entre autres celle de « Uptown Funk », qui a été un succès musical si immense en 2015 qu'on aurait été déçu de ne pas avoir notre version tamias de la pièce culte de Mark Ronson et Bruno Mars. Et il faut l'avouer, on tape du pied. Les reprises des Chipmunks sont toujours dynamiques et ne manquent pas de nous donner envie de danser dans les salles de cinéma.
Mais le problème des films d'Alvin et les Chipmunks vient rarement de la trame sonore. Encore une fois ici, ce sont les textes le problème, les situations trop extravagantes et les personnages bien trop typés. On comprend évidemment que l'absurde et le burlesque régissent la série, mais avec une histoire légèrement moins ridicule et des personnages secondaires un peu moins prévisibles, on pourrait peut-être faire fonctionner ces films pour les adultes aussi. Parce que, évidemment, le parent ne tire aucun plaisir de son expérience (si ce n'est celui que de voir son enfant rire à un pet de Théodore).
Théodore, le tamia grassouillet habillé de vêtements verts, est encore aussi adorable qu'il l'était dans les productions précédentes. Il est difficile de ne pas tomber sous le charme de ce petit rongeur qui a peur de son ombre. À lui seul il parvient à embrouiller mon jugement et m'amène à reconsidérer mes mauvaises premières impressions.
Malgré son abrutissement intrinsèque, Alvin and the Chipmunks: The Road Chip essaie quand même de livrer un message positif sur la famille. Il s'efforce de faire comprendre à son jeune public qu'une famille ne se définit pas qu'aux gênes. Les enfants peuvent provenir d'origines différentes (d'espèces dans le présent) de celle des parents et être leurs enfants quand même. Une façon assez imagée et actuelle de décrire et d'expliquer les familles reconstituées ou le principe de l'adoption à son bambin.
Alvin and the Chipmunks: The Road Chip n'est pas ni moins bon ni meilleur que les autres films de la franchise. L'enfant y trouvera peut-être son compte dans la trame narrative simple et le comique topique, mais l'adulte sera rapidement agacé par la voix trop aiguë et les gamineries des trois rongeurs.