C'est franchement triste de voir ça. De voir à quel point on peut abuser d'une (bonne) idée simplement parce qu'elle rapporte de l'argent au box-office. De nos jours à Hollywood, on va exploiter un sujet jusqu'à le dénaturer, jusqu'à ce que le concept perde tout intérêt et ne plaise même plus aux fans de la première heure... franchement, c'est triste. Alvin and the Chipmunks: Chip-Wrecked est l'exemple parfait de cette pollution cinématographique qu'engendrent parfois les franchises. Alors que les deux premiers opus faisaient preuve d'une fraîcheur, d'une originalité qui était propre à l'univers des Chipmunks, ce nouveau chapitre est bondé de clichés et de dépêches moralistes mal assumées. On retrouve évidemment les classiques « il faut s'entraider » et « ce qui compte le plus, c'est la famille », auxquels on a ajouté des « cette confiance, elle est en toi » et « je t'aime malgré tes défauts ». Tous ces messages sermonneurs deviennent rapidement dérangeants et lourds, même aux yeux des enfants, encore inconscient des combines du cinéma.
Au-delà des nombreux poncifs que le film ne cesse de nous projeter au visage, les scénaristes ont tenté d'attirer l'attention des parents en développant des références grossières à certains longs métrages ou séries télévisées en lien avec des rescapés sur une île déserte. On a donc droit à des ballons sur lesquels ont a dessiné des visages comme dans Cast Away et à d'autres renvois malhabiles à l'émission Lost. Les airs musicaux qui accompagnent leur périple forcé dans ce havre de paix sont également d'une prévisibilité presque insultante pour un public averti; Survivor de Destiny's Child et la classique chanson de feu de camp Kumbaya font partie des supplices que nous inflige Alvin and the Chipmunks: Chip-Wrecked.
Et comme si les affligeants référents n'étaient pas suffisants, il fallait donner à Simon une nouvelle personnalité (celle d'un macho italien un peu trop entreprenant), inculquer des valeurs de solidarité et de maturité à Alvin (qui devient soudainement beaucoup moins rigolo pour les tout petits) et amorcer un duel de danse ridicule entre les Chipettes et trois humaines particulièrement odieuses (et surtout, peu crédibles). Heureusement que Theodore - définitivement le personnage le plus attachant de l'oeuvre - reste Theodore. Lorsque le petit grassouillet se met à nous regarder avec ses yeux de Chat-Potté ou à se plaindre timidement qu'il a froid ou qu'il a peur, on serait prêt à pardonner toutes les maladresses que commet film, mais, malheureusement, ces instants attendrissants sont éphémères.
L'idée initiale de sortir les Chipmunks de leur quotidien pour les amener en vacances avec leur ami/père (son titre est plutôt flou) Dave n'était pas complètement absurde, mais dès qu'on déplace l'action vers une île déserte, on sent rapidement la débâcle de la bonne idée et son plongeon vertigineux vers le cliché. Peut-être qu'un volet aussi médiocre augure la fin de cette série, mais ne soyez pas si naïf, il y a encore Tic et Tac qui n'ont pas encore eux droit à leur adaptation moitié animation, moitié action réelle... J'ai comme l'impression que les Chipmunks n'étaient que le début de règne des rongeurs au grand écran.
L'idée initiale de sortir les Chipmunks de leur quotidien pour les amener en vacances avec leur ami/père (son titre est plutôt flou) Dave n'était pas complètement absurde, mais dès qu'on déplace l'action vers une île déserte, on sent rapidement la débâcle de la bonne idée et son plongeon vertigineux vers le cliché.
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