Alvin et les Chimpmunks: La suite est à l'image du premier film : efficace pour le groupe d'âge visé mais souvent aberrant pour les parents. Les blagues de pets et d'ordures fusent, le placement publicitaire n'est même pas camouflé et la fusion entre l'animation et les acteurs réels laissent souvent à désirer. Mais malgré tous ses défauts techniques, le deuxième opus des aventures d'Alvin, de Théodore et de Simon sera de nouveau un succès au box-office, parce que les enfants, eux, ne se soucient guère de ces déficiences pratiques; ils se laissent happer dans cet univers musical où les tamias chantent et dansent, sans la moindre perplexité.
Lors d'un concert des Chipmunks à Paris, Alvin heurte accidentellement Dave qui se retrouve aussitôt dans le plâtre de la tête au pied et coincé à l'hôpital pour plusieurs semaines. Les tamias se retournent donc sous la tutelle de Toby, un adulte plutôt irresponsable accro de jeux vidéo. Pendant ce temps, les Chipmunks doivent, sous la directive stricte de Dave, aller à l'école comme les enfants normaux. Ils rencontrent alors leur complément féminin : les Chipettes. Les Chipmunks et les Chipettes devront alors s'affronter dans un duel sur scène pour déterminer qui représentera leur école lors d'un évènement musical.
L'animation est assez bien réalisée et la performance des acteurs est juste (malgré certaines exagérations dans le jeu), mais la réunion des personnages animés et réels s'avère davantage chaotique que novatrice. Même si on a déjà vu pire - on se souvient tous de l'échec qu'avait été Garfield : Le film... ou peut-être préfére-t-on l'oublier -, Betty Thomas, la réalisatrice a trouvé un moyen efficace, même si assez commun, de concilier images de synthèse et prises de vue concrètes : le gros plan. Rares sont les instants dans le film où les Chipmunks partagent l'écran avec les acteurs; ce principe nous fait oublier assez aisément la mauvaise combinaison entre les deux univers.
La musique est évidemment l'un des attraits principaux de ce long métrage familial, et encore une fois, le public sera comblé par des ballades irrémédiablement accrocheuses et plusieurs succès populaires. On comptent entre autres Hot N Cold de Katy Perry, So What de Pink, You Spin Me Round de Dead or Alive et Single Ladies de Beyonce. Même si on aurait préféré que nos petites filles chantent d'autres refrains que « Si tu voulais vraiment la garder tu n'avais qu'à lui offrir une bague » et « J'ai du gloss sur les lèvres, un homme contre mes hanches, serre-moi plus fort que mes jeans », mais c'est plus profitable, et tout de même amusant, d'entendre les Chipmunks reprendre des chansons connues plutôt que de nouvelles créations dont tout le monde se balance. Mais avouons que tout cela reste quand même paradoxal puisqu'au moment où on tente de transmettre des valeurs telles que la confiance en soi, le respect et la fraternité, on nous fredonne à l'oreille : « Je crois que je viens juste de perdre mon mari, je ne sais pas où il est allé, je boirai donc tout mon argent. »
Malgré la présence inopportune de blagues de premier niveau - pipi, caca, pet -, certains passages rigolos, tels que la manette de WII dans l'écran de télévision ou l'appel désespéré à l'organisme de protection de l'enfance par les tamias redoutant l'école, méritent l'attention des parents.
En entendant les rires francs des enfants, leurs commentaires naïfs sur les tangentes du récit, on saisit rapidement qu'Alvin et les Chipmunks: La suite a le pouvoir inestimable de faire briller le regard candide de ces petits humains. Bien sûr, le film n'est pas parfait - même souvent critiquable - mais pour ce qui est d'atteindre le public-cible, et même un peu plus : mission accomplie.
Malgré la présence inopportune de blagues de premier niveau, certains passages rigolos, tels que la manette de WII dans l'écran de télévision ou l'appel désespéré à l'organisme de protection de l'enfance par les tamias redoutant l'école, méritent l'attention des parents.
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