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A couteaux tirés.
Pour son second film, après son opus remarqué sur les deux stars de tennis « Borg/McEnroe », Januz Medz Petersen frappe fort avec ce remarquable thriller d’espionnage sur lequel l’Amour plane plus qu’on ne le croit. C’est vraiment une petite bombe de suspense bien ficelée qu’il serait dommage de ne pas découvrir. « Le Couteau par la lame » commence fort, débute vite et ne nous lâche pas d’une semelle durant cent minutes qui passent à la vitesse de l’éclair. Le rythme est effréné et le film captivant mais jamais cette cadence haletante n’est fatigante si l’on s’y plonge. Ce long-métrage alterne dans un montage malin deux temporalités. Il y a les flashbacks se déroulant en 2012 où un attentat meurtrier sur le tarmac de l’aéroport de Vienne marque à jamais une cellule de la CIA s’y trouvant à l’époque. Puis, il y a les séquences du présent qui sont majoritairement concentrées autour d’un dîner entre deux des agents. Un dîner où les faux semblants, la manipulation et les pièges sont constants. En effet, la CIA apprend qu’à l’époque un traître a opéré au sein de l’agence facilitant ce fiasco où tous les passagers sont morts. Un des agents enquête notamment auprès de son ex, une agente à la retraite, autour d’un repas décisif pour tous...
Le script est particulièrement retors et touffu, il vaut d’ailleurs mieux ne pas s’absenter aux toilettes mais si l’on est pris par le film il n’y a aucune raison de ne pas comprendre les vicissitudes de l’intrigue. Le scénario est en effet le point fort de « Le Couteau par la lame ». Parfaitement orchestré autour d’un jeu de dupes, complexe mais intelligent, le spectateur est constamment bousculé à savoir lequel des agents est un traître et pourquoi. Si à la première question certains pourront peut-être deviner le responsable, en revanche ses motivations sont impossibles à anticiper. Et après plusieurs retournements de situation, surprises et révélations, le coup de théâtre final est implacable et beau à la fois, rempli d’émotion. Un scénario passionnant et dont le suspense est vraiment intense et fluide. La distribution est un bel atout du long-métrage également. Le couple Chris Pine (un acteur pourtant souvent un peu fade) et Thandie Newton fonctionne à merveille, bien entouré par Jonathan Pryce et Laurence Fishburne. Si une psychologie fouillée des personnages n’est pas la première motivation de cette adaptation d’un roman par son auteur, ils sont admirablement bien cernés et le fait de concentrer l’attention du spectateur sur l’aspect thriller et recherche du coupable est louable et réussie.
On n’a pas le temps de s’ennuyer et quand les pièces du puzzle s’assemblent, on est content d’avoir été baladé à maintes reprises par le scénario. Surtout que tout est plausible et bien amené. La mise en scène de Petersen est d’une élégance incontestable, sachant se fondre dans les codes du film d’espionnage à Vienne tandis qu’au restaurant californien il pose davantage sa caméra pour une ambiance feutrée. Et l’Amour se positionne comme la cerise sur le gâteau d’un final étonnant, donnant un peu de profondeur et d’affects à une œuvre qui n’en avait pas forcément besoin mais qui lui procure encore plus de coffre. « Le Couteau par la lame » montre qu’avec du soin, des bons acteurs et une bonne histoire, le tout encadré par un réalisateur compétent, on peut encore nous offrir des petits thrillers parfaitement orchestrés et d’une redoutable efficacité. Simple, direct et surprenant, un thriller d’espionnage à découvrir de toute urgence avec ses capacités cognitives bien aiguisées pour bien comprendre et se prendre au jeu!
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