Alexander and the Terrible, Horrible, No Good, Very Bad Day est un film familial dans la pure tradition de Disney, c'est-à-dire que tout est bien qui finit bien (désolé, mais ce n'est pas un « punch »). Un film aux valeurs familiales ancrées dans l'entraide, la solidarité et la bonne entente, comme il se doit. Un film où des parents bien intentionnés élèvent leurs enfants de manière compréhensive, patiente, stimulante... de la science-fiction, quoi. Non, mais sans blague; des films comme ceux-ci, il y en a eu d'autres, il y en aura d'autres, des bons et des moins bons, c'est entendu. C'est un peu comme avec les enfants, finalement...
Profitant pleinement de sa distribution charismatique, le film joue le tout pour le tout : l'histoire se déroule sur tout juste 24h, en une heure vingt minutes à peine. Les enjeux sont simples, les blagues bon-enfant. Promesse tenue, car le tout se déroule sans temps morts et dans la bonne humeur. Cette attitude débonnaire excuse presque quelques raccourcis scénaristiques inévitables dans ce type de film où la logique n'est pas prioritaire... La finale, entre autres, pousse presque trop loin dans son bonheur total. Presque. Puis on se souvient que ce public en particulier ne demande que ça.
Miguel Arteta a réalisé en 2009 un petit film charmant, intitulé Youth in Revolt, qui saisissait brillamment l'esprit adolescent de la comédie romantique et qui regorgeait d'idées nouvelles. On regrette un peu qu'il consacre son talent à ce film très fortement formaté et consensuel. Il parvient tout de même à rendre le récit plausible, évite la plupart des vulgarités de base et donne vie à des personnages assez intéressants dans le contexte d'un long métrage aussi simple. Les comédiens, de Steve Carell à Jennifer Garner en passant par le nouveau venu Ed Oxenbould et les charmants Dylan Minnette et Kerris Dorsey, jouent tous avec entrain des personnages très élémentaires. Leur complicité est convaincante, même si certaines trames plus adultes (les problèmes au travail de maman) s'intègrent plus ou moins bien au récit.
Inoffensif, gentil, simple, convenu... tous des qualificatifs qui conviennent pour parler de la journée d'Alexandre au cinéma. Sauf que - et ça ne paraîtra pas très gentil et pourtant ça l'est - pour un divertissement familial, on pourrait faire bien pire que Alexandre et sa journée épouvantablement terrible, horrible et affreuse. Le long métrage accomplit sa mission le plus simplement du monde, pourtant on a tout à fait l'impression que le jeune public à qui il s'adresse ne demandait pas mieux.