Ce qu'aurait dû être Baywatch, c'est une comédie à l'image de 21 Jump Street; irrévérencieuse, surprenante, divertissante et remplie d'action. Malheureusement, nous nous devons de constater l'échec pitoyable de l'exercice. Baywatch souffre d'un manque désolant d'originalité et d'effets de surprise. Le film de Seth Gordon est d'une prévisibilité navrante. On a même souvent l'impression de revivre un épisode de la série originale des années 90. Nous ne sommes pas ici suffisamment dans la dérision pour assumer qu'on se moque du concept; on est le concept.
Bien que Dwayne Johnson ait sauvé le plus récent chapitre de la franchise de Fast & Furious - parvenant même à le rendre supportable; un exploit qu'on se doit de mentionner - il ne peut empêcher la noyade (eh oui, il faut bien quelques références nautiques) de Baywatch. Même chose pour Zac Efron. Celui qui nous avait étonnés dans Neighbors, devenant presque, au fil de ses contrats, une caricature de lui-même, nous déçoit beaucoup ici. Ce personnage d'ancien champion olympique en natation qui doit rejoindre une équipe de sauveteurs pour... (pour être bien honnête, je n'ai pas trop compris pourquoi Brody devait faire partie de l'équipe; un scénario si finement écrit) aurait pu être amusant, mais devient rapidement convenu.
Évidemment, ce film est parsemé de blagues de pénis (nous avons notamment droit, au début, à une scène où un jeune homme a le pénis coincé entre les lattes de bois d'une chaise longue : du Shakespeare), de vomis, de couches pleines de caca, etc. Le problème n'est pas là, puisque c'est exactement ce à quoi nous nous attendions. Non. Le problème est que ces blagues vulgaires ne sont pas drôles. Il ne suffit pas d'utiliser un langage grossier et de montrer des pénis et des couilles pour être drôle, ce type d'humour requiert une écriture rigoureuse que les scénaristes de Baywatch n'ont visiblement pas comprise. Les auteurs n'ont pas fait de gros efforts non plus pour construire une histoire crédible. L'enquête « policière » dépeinte dans le film est risible. Elle aurait bien pu être l'un des synopsis d'un épisode de Baywatch, version 90.
Si votre intérêt d'aller voir Baywatch est de voir de beaux gars et de belles filles en maillot de bain, peut-être serez-vous plus satisfaits à la sortie de la salle que ceux qui espéraient un divertissement complet. Parce que, en effet, il y a de très belles personnes au générique de ce film. Zac Efron est au sommet de sa forme physique (malgré cette coupe de cheveux douteuse) et Kelly Rohrbach est à la hauteur de ce qu'était Pamela Anderson à une certaine époque.
Baywatch comprend également plusieurs références à la culture populaire qui auraient pu être amusantes, mais qui tombent à plat pour la plupart. Mentionnons le fait que le personnage de Dwayne Johnson utilise différents surnoms pour interpeler Efron (Bieber, New Kids on the Block, One Direction et, le meilleur, High School Musical) est l'une des belles trouvailles comiques du long métrage. L'introduction est aussi assez réussie. Dommage que le tout s'effondre si rapidement...
Le naufrage de Baywatch est une grande déception. Nous avions bon espoir en cette parodie qu'on envisageait, à tort, audacieuse et effrontée. Elle sera rapidement oubliée, remisée avec toutes ces adaptations et ces remakes ratés qu'a faits Hollywood ces dernières années.