Bien des gens se demandent si produire des adaptations en prise de vue réelle de films qui existent déjà en vaut vraiment la peine. Personnellement, et dans le cas de Disney bien particulièrement, je calcule la pertinence de ces doublons sur une échelle de magie. Si on retrouve la même magie que dans le film original, la répétition en vaut le coup. The Jungle Book et Cendrillon, par exemple, ont plutôt bien réussi en ce sens, livrant des propositions à la hauteur des oeuvres originales.
Aladdin, de son côté, a fait mieux ça. Dès les premières minutes, on ressent la magie qu'on espérait, à l'instar de l'original. Les numéros musicaux, qui respectent le premier film tout en apportant un effet grandiose supplémentaire, l'histoire, la réalisation colorée, le jeu convaincant des acteurs, la qualité des effets spéciaux, tout dans cette production nous fait chavirer.
« Il faut toujours faire comme si on possède tout quand on ne possède rien. » - Aladdin
Disney a déniché le parfait Aladdin en Mena Massoud. Ce jeune égyptien élevé en Ontario possède un sourire à faire craquer n'importe quelle princesse. Il nage dans Agrabah comme un poisson dans l'eau. L'actrice Naomi Scott interprète, pour sa part, une Jasmine fougueuse, courageuse et déterminée qui rêve de devenir la nouvelle Sultane. Alors que dans la version originale la princesse du Moyen-Orient cherchait le grand amour, cette Jasmine désire plus que tout commander son royaume et donner une voix au peuple. Nous sommes plus que satisfaits par cette transformation moderne de la princesse Jasmine. Il faut dire aussi que Will Smith fait un génie plutôt convaincant. Drôle, attachant et touchant, l'acteur apporte une humanité supplémentaire à ce célèbre personnage de l'univers de Disney, nous faisant presque oublié celui du regretté Robin Williams.
Les cinéphiles attendaient aussi avec impatience de découvrir ce que le studio avait fait d'Abou, Rajah et Iago. L'avancement de la technologie permet aujourd'hui de créer des créatures à quelques poils près des vrais animaux. Le tigre de la princesse est fabuleux, tout comme le perroquet de Jafar, mais c'est le singe d'Aladdin qui nous charme le plus avec sa petite bouille sympathique et ses réactions cocasses, semblables à celles qu'il avait dans le film de 1992.
Les fans de la première heure seront aussi heureux d'apprendre que Disney a bien peu retouché aux paroles des chansons originales. Il y a bien quelques légères modifications et une toute nouvelle pièce qui s'ajoute à la trame sonore (et qui n'était franchement pas nécessaire), mais les titres cultes - « Un nouveau monde », « Prince Ali », « Les nuits d'Arabie » - sont restés presque intacts.
Il y a bien quelques accélérés dans les numéros musicaux qui ont agacé notre oeil et une introduction plaquée qui nous a un peu irrités, mais la magie que l'on retrouve dans Aladdin est tellement forte qu'elle nous fait oublier tous les petits défauts du film. Les adultes retourneront en enfance et les enfants découvriront une histoire d'amour, d'amitié et de courage hors du commun.
Découvrez ici des détails sur les coulisses de cette ambitieuse production.