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Pénible
C'est un film créé pour être pénible. Pour qu'on ait de la sympathie pour les personnages, on leur donne des profils dramatiques déjà surexploités dans les 15 dernières années, mais c'est surtout la méthode pour aller chercher la sympathie des spectateurs qui me semble bâclée. Cela manque d'intelligence et d'originalité.
Les dialogues sont extrêmement mauvais 80% du temps. Parfois inaudibles. C'est peut-être fait pour être drôle, mais c'est un humour tellement prévisible que seules les personnes ayant le rire facile accrocheront.
Visuellement, je dirais que tout allait bien avant la scène du métro. L'abus d'effets stroboscopiques est un crime selon moi et il sera réutilisé lors de l'évacuation forcée... Il y a quand même des prises de vues intéressantes comme la montée de l'escalier en colimaçon. Celle du centre de maternité (les restes de celui-ci) était inutilement trop longue, mais impressionnante.
Les réactions des personnages sont illogiques. Par exemple, l'interaction des personnages lors de la scène d'ascenseur du 13e étage. De prime à bord, c'est que des personnages idiots qui auraient l'idée de prendre l'ascenseur lorsque le système d'incendie se déclenche. Pas certain qu'un directeur informatique et que la jeune femme aient le profil de prendre le risque d'être bloqués dans un ascenseur...
La partie «Des pages de notre amour» me déçoit beaucoup. C'est tellement forcé que c'est pitoyable.
Si vous voulez de la clownerie de bas niveau vous allez être servit. Vous la pardonnerez peut-être à cause que le personnage est aveugle, mais un handicapé pour moi sera jugé comme une personne sans handicap. En fait, le blâme va aux scénaristes.
Je ne sais pas qui choisi les gagnants des Césars, mais ils vont tuer le cinéma français.
Vive les cons!
Grand vainqueur de la dernière et très particulière cérémonie des Césars, « Adieu les cons » mérite tout à fait ses éloges et ses récompenses notamment celles de meilleur réalisateur pour Albert Dupontel et celle, suprême, de meilleur film. Certes, 2020 a vu peu de sorties et s’est vue écourtée de moitié à cause de la dictature sanitaire mais le film est si réussi, maîtrisé et plaisant que cela ne change rien à la valeur de sa victoire. Ou comment allier force de frappe populaire à une sensibilité d’auteur propre et un univers bien marqué. Clairement, Dupontel réalise là sans hésiter son meilleur film, « Au revoir là-haut » ayant été quelque peu surestimé et n’ayant pas la folie de celui-ci. A voir si ce nouveau film magistral et d’une originalité à tous les étages parvient à passer le temps mais il est fort possible qu’il devienne un incontournable de son époque et son sublime final, digne des plus grands classiques tels « Thelma et Louise » ou encore le moins connu mais tout aussi magnifique « Queen & Slim » sorti l’an passé. Du grand art qui vous emporte le cœur et vous laisse KO d’émotion(s).
« Adieu les cons » est un véritable tourbillon cinématographique qui nous emporte avec lui et fait fonctionner sa magie à plein régime pour qui veut rentrer dans cet univers entre folie, magie, mélancolie et beaucoup d’acuité sociétale. Un univers qui nous fait un peu penser à celui de Jean-Pierre Jeunet en plus agité et virulent, laissant le conte de fées de côté pour se montrer plus cinglant. Les décors sont à la fois réalistes et étranges, mixant avec brio passéisme des clichés français et un certain futurisme, la photographie jaunâtre donne quant à elle une palette esthétique bien particulière au long-métrage et la rapidité à laquelle les séquences s’enchaînent nous donnent l’impression d’être dans un grand huit cinématographique ou dans un épisode des Looney Tunes. Mais Dupontel confirme surtout qu’il est un sacré metteur en scène, compilant les plans les plus fous en à peine une heure et demie montre en main. De la scène magnifique du building et des ascenseurs à celle dans les archives, il ose tout, c’est fou, mais surtout parfaitement adapté et jamais gratuit. On se régale des images et de la maestria avec laquelle il filme ce qu’il a écrit, entre accélérés, ralentis et caméra qui voltige au fil des événements.
Mais si le tourbillon est visuel, il est aussi plus profond, dans la valse surprenante entre les genres à laquelle nous convie le cinéaste. On passe de la comédie au film d’aventures citadin en passant par le portrait d’une certaine société malade pour passer au grand film d’amour tragique. Brillant et impressionnant. Tout cela avec une fluidité qui confine à la perfection. C’est amusant, c’est beau, c’est prenant et c’est triste à la fois. On se surprend même à verser une petite larme sur la fin. Quant à la France et son fonctionnement, Dupontel ose politiser son film sans lourdeur en passant cela sous la coupe du divertissement pur : la police, la lourdeur administrative ou encore l’emprise des nouvelles technologies passent à la moulinette corrosive et contestataire d’un réalisateur qui a quelque chose à dire et des convictions fortes. Enfin, il offre à la talentueuse Virignie Efira un nouveau rôle à sa démesure. Cette actrice sait vraiment tout faire et surtout nous faire passer du rire aux larmes de manière confondante. Nicolas Marié ne démérite pas en aveugle, un rôle qui devrait le voir sortir de ses éternels seconds rôles, quand Jackie Berroyer nous offre le moment le plus touchant du film. « Adieu les cons » c’est du grand cinéma français à ne louper sous aucun prétexte.
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