Comme un chien avec un os, lorsque Hollywood a un projet payant entre les dents, il ne le l'abandonnera pas avant d'en avoir sucé toute la moelle. C'est tristement ce qui se produit aujourd'hui avec la franchise Paranormal Activity. Il ne suffisait pas de faire un bon film sur des phénomènes surnaturels, il fallait en concevoir deux, trois, quatre et élaborer une mythologie que l'on pourrait développer au fil des ans, sans dépenser une fortune en cachets et en effets spéciaux.
Les trois premiers volets s'emboîtaient tout de même assez bien, avec cette histoire d'une famille damnée dont le premier mâle nouveau-né avait une valeur considérable pour un esprit démoniaque (à quelques détails près...). Mais cette quatrième mouture semble provenir du champ gauche. Bien sûr, on tente de faire des liens avec la famille originelle dont le petit garçon avait été enlevé par sa tante possédée, mais les corrélations sont souvent tirées par les cheveux et créent de nouveaux questionnements bien plus qu'elles n'en expliquent.
L'identité de la personne qui tient la caméra intra-diégétique n'avait jamais vraiment causé de soucis dans la franchise puisque la plupart du temps, les images provenaient de caméras de surveillance, de vidéo de famille ou de webcam. Le problème se pose davantage dans ce quatrième chapitre puisque certains moments - notamment lorsque l'adolescente discute de sujets sérieux avec son petit frère - sont filmés sans raison valable. Évidemment, on explique ce phénomène comme étant une lubie de la jeune femme de 15 ans, une répercussion de la télé-réalité sur les ados, mais reste que lorsqu'on croit être pourchassé par des esprits malveillants, on se précipite rarement vers le bruit, une caméra HD à la main (et ce, si même si on a 15 ans, qu'on est blonde et un peu conne).
Paranormal Activity 4 réussit quand même encore à nous faire peur, mais réutilise les mêmes techniques qu'auparavant ce qui minimise considérablement l'impact. Les coupes abruptes ont raison de plusieurs sursauts et dynamisent l'ensemble de l'oeuvre. Le son a également une influence sur la tension qui règne au sein du récit, mais il n'est malheureusement pas utilisé à sa juste valeur. À quelques reprises, on a recours à des sonorités très aiguës, qui dérangent notre oreille, mais on ramène bientôt ce silence oppressant qui a fait la réputation de la série. Au niveau visuel, le film fait également quelques trouvailles rafraîchissantes, notamment celle des milliers de points, visibles grâce à l'infrarouge d'une caméra, que déploient une Kinect en marche pour faire sa détection de mouvements; une innovation intéressante dans un film principalement constitué de plans fixes.
Les nombreux trous dans la narration de Paranormal Activity 4 et sa finale brutale nous laissent (malheureusement) croire qu'il pourrait être question d'un cinquième chapitre. Espérons qu'on trouve, entre temps, un jouet qui couine suffisamment attrayant pour détourner l'attention d'Hollywood de son os chéri.