******** Le film Random Acts of Violence est disponible en vidéo sur demande ainsi que sur certains écrans de cinéma au Québec. *******
Malgré son titre qui nous laisse croire à un slasher extrêmement violent sans contenu pertinent, Random Acts of Violence étonne par son histoire plus étoffée que prévu et sa signature esthétique surprenante. Bien sûr ce n'est pas la première fois qu'on voit au cinéma ce genre d'histoire mettant en vedette un auteur qui voit ses écrits prendre vie dans la réalité, mais l'idée est ici exploitée de façon intelligente par Jay Baruchel.
On suit les aventures d'un auteur qui se lance dans une tournée de promotion pour sa plus récente bande dessinée inspirée d'un vrai tueur en série appelé Slasherman. Alors qu'il visite la ville où le vrai Slasherman a fait des ravages vingt ans plus tôt, il est témoin de meurtres sordides. Il ne lui faut pas beaucoup de temps pour comprendre que l'assassin s'inspire de ses écrits pour commettre ses crimes sanguinaires.
On sent bien sûr l'inspiration de Tarantino ou Robert Rodriguez, mais comme l'efficacité est au rendez-vous, on pardonne plus facilement le pastiche. Baruchel exploite l'aspect comic book de sa proposition avec parcimonie et inspiration, que ce soit dans les couleurs ou dans le montage. Encore là, les correspondances avec d'autres productions du même genre sont faciles, mais on choisit de ne pas s'y attarder parce que son intrigue nous captive suffisamment.
Le réalisateur ne lésine pas sur l'hémoglobine; les tripes sanguinolentes, les têtes arrachées et explosées, les corps déchiquetés et j'en passe. Le film n'est pas classé 16 ans et plus pour rien. Même si la violence est extrêmement graphique, elle n'est pas inutile, elle sert un propos (même si ce dernier n'est pas particulièrement « utile » en soit). Jesse Williams a été bien choisi dans le rôle principal. Avec un visage comme le sien, il peut jouer autant les méchants que les gentils et ça lui apportent une dichotomie intéressante dans un film comme celui-là.
Même si on aurait aimé que Jay Baruchel propose un humour noir plus raffiné et assumé, Random Acts of Violence s'avère un divertissement adéquat pour les fans d'horreur qui n'ont pas envie de trop se casser la tête ou de s'empêtrer dans des sagas qui n'en finissent plus. Random Acts of Violence ne dure que 80 minutes, pas plus, pas moins. Le cinéaste a définitivement décidé de laisser tomber le superflu pour ne garder que l'essentiel. On aurait peut-être aimé plus d'étoffements à certains endroits, mais on apprécie quand même la schématisation.