La recette a été faite, refaite, brûlée, améliorée, maîtrisée... Les films pour adolescents sont légion sur les écrans de cinéma. Réunissant évidemment les vedettes de l'heure et ceux qui les remplaceront éventuellement, avec des prémisses simples, des préoccupations terre à terre et un peu de bonne humeur. L'innovation est habituellement assez limitée. Sauf qu'ici, on a droit à quelque chose de spécial : À vos marques... Party! a été fait au Québec. Et il n'a pas à rougir de sa performance.
À l'approche du bal de finissants, Gaby Roberge reçoit l'ordre de la directrice de l'école d'aider Sandrine Meilleur, une étudiante nouvellement arrivée au Collège Sainte-Victoire, à se faire des amis. Ce qui ne nuira pas non plus à Gaby qui, depuis un incident survenu plusieurs années auparavant, a de la difficulté à se lier avec ses camarades... particulièrement Fred Bédard, le meilleur nageur et le plus beau gars de l'école.
À vos marques... Party! réunit les préoccupations des jeunes d'aujourd'hui : l'amour, l'amitié, la famille et la crainte d'être rejeté. L'étiquette est facile à poser : sans prétention. Galvaudé, le terme s'applique pourtant bien au film qui a aussi d'adolescent son attitude (ralentis, musique omniprésente et jolis humanoïdes des deux sexes). Rien d'innovateur, rien pour étonner... et rien pour décevoir si on sait à quoi s'attendre. Et comme il est fait pour « ces gens-là », on ne s'étonne pas d'y retrouver les mêmes exercices dramatiques d'un parent absent, des premières maladresses amoureuses et de bipolarité émotive. Une vraie montagne russe d'émotions contradictoires, et de messages aussi. On n'a d'ailleurs toujours pas pu déterminer si le film encourageait et non l'intégration et le conformisme, et ce n'est probablement pas à cause d'une complexité superflue.
Le film manque parfois d'un peu de cohésion, particulièrement dans le premier tiers qui semble tirer de tous les côtés sans grande conviction et qui met en scène des enfantillages. La suite est mieux ajustée, même si le film traîne parfois en longueurs. La présence d'Alexandre Despatie ne convainc jamais vraiment, d'ailleurs, lui qui manque de naturel dans son rôle de... plongeur. Sinon, la distribution s'en sort bien mais manque aussi de direction, certaines répliques semblent mal ajustées même si elles sont tirées du langage de la réalité. Il se dégage tout de même une belle impression de réalisme et une belle complicité entre les acteurs.
Québécois mais pas totalement affranchi des attentes inhérentes au genre, À vos marques... Party!, avec sa facture télévisuelle et sa musique accrocheuse est parfait pour les jeunes, rassurant même. C'est un cas de satisfaction garantie. La question mérite cependant d'être posée : doit-on tout pardonner, sous prétexte qu'on fait un film « pour » quelqu'un? Doit-on se contenter du peu, en prétendant que le film s'adresse aux jeunes? Est-ce tout ce qu'ils méritent?
Formule classique, mais réalisée avec efficacité, le résultat plaira à ces « jeunes d'aujourd'hui ». Ce n'est ni l'occasion pour les acteurs de faire des prouesses, ni le moment pour le réalisateur d'installer une esthétique personnelle, c'est une petite histoire moderne de faible envergure qui a le sens de l'utilité. Court, efficace, agréable. Ou alors c'est un véhicule publicitaire, mais ça, c'est un autre débat...
Formule classique, mais réalisée avec efficacité, le résultat plaira à ces « jeunes d'aujourd'hui ». Ce n'est ni l'occasion pour les acteurs de faire des prouesses, ni le moment pour le réalisateur d'installer une esthétique personnelle, c'est une petite histoire moderne de faible envergure qui a le sens de l'utilité. Court, efficace, agréable. Ou alors c'est un véhicule publicitaire, mais ça, c'est un autre débat…