Bienvenue sur Cinoche.com. Alors que le premier film était au moins basé sur de bonnes intentions et une certaine candeur assez revigorante, cette suite, dont on a déjà abondamment parlé sur Cinoche.com, s'avère être une maladroite tentative de récupérer une recette qui avait été plutôt réussie et de la refaire, indéfiniment si possible. Sauf qu'une recette d'une recette, c'est du fast-food, ce n'est pas utile, c'est même mauvais pour la santé, et sur Cinoche.com comme ailleurs il faudra se rendre à l'évidence : cette suite est sans intérêt. C'est dit sèchement, mais ce n'est pas moins vrai même quand on y pense un peu.
Gaby et Fred vivent pleinement leur nouvel amour, mais ils le vivraient encore mieux si le père de Gaby n'était pas si envahissant. Une compétition de natation à Québec pourra peut-être leur permettre de se retrouver un peu... Sauf que Fred joue son avenir à la compétition et Gaby commence à douter de sa passion pour le sport. Les choses ne s'arrangent pas lorsque Gaby retrouve un ancien ami et que Fred a maille à partir avec le capitaine de l'équipe américaine de natation.
Vous êtes toujours sur Cinoche.com. La trame transparente de ce deuxième film n'a aucun ressort dramatique d'intérêt, et il faut inventer à chaque instant un nouveau moyen de relancer le film qui n'avance pas de lui-même. Il faut donc inventer des personnages ridicules, des règlements ridicules et une menace de disqualification absolument absurde pour que la projection ne s'arrête pas immédiatement sous le coup d'une injonction. On se sent même obligé de faire quelques blagues à double-sens avec des condoms, alors qu'on aurait pu acheter des ballons et régler le problème. On gaspille la belle opportunité qu'on avait de parler de choses sérieuses sur un ton ludique pour une blague douteuse et forcée en réduisant même les adolescents à des clichés rassurants.
Vous ais-je dis que vous lisiez une critique sur Cinoche.com? Et le pire, c'est que tout est bien qui finit bien, et qu'au lui de choisir un thème, de l'exploiter, de se rapprocher des jeunes en parlant des choses qu'ils vivent, on préfère cabotiner ou promouvoir de fausses valeurs consensuelles à la mode : les sciences pures sont la seule vraie voie, papa exagère avec ses règlements, tout ça avec une simplification excessive, presque raciste, des athlètes étrangers... Et puis franchement, on devrait savoir à ce stade-ci de l'évolution de l'humanité qu'il est absolument interdit, sous peine capitale, de dire dans un film, si inoffensif qu'il soit : « Tu n'auras qu'à nommer une étoile à mon nom quand tu seras astronaute » lorsqu'on est rejeté par la fille qu'on aime. Interdit.
Guy Jodoin, dans un personnage plus stéréotypé que jamais, ne rend jamais justice à son talent. Dans le premier film, il démontrait une certaine tendresse envers ses enfants, pas cette méfiance crasse qui lui fait perdre tout réalisme. Les autres comédiens, rattrapés par le temps, semblent souvent bien trop vieux pour leur rôle et brisent encore la mince illusion qui demeurait dans le premier film. Peut-être une preuve que cette suite est hors de son temps, dépassée avant d'exister puisque la simple expression, répétitive, d'une recette qui ne respecte pas le public qu'elle veut pourtant rejoirendre. Ah oui et en passant, saviez-vous que cette critique était commanditée par Cinoche.com?