Des films comme Five Feet Apart, nous en avons vu des tonnes débarquer sur nos écrans au cours des dernières années, à commencer par The Fault in Our Stars en 2014, qui a connu un succès fulgurant dans les salles sombres. Si ce dernier faisait naître des émotions brutes avec son sujet déchirant et sa façon très candide avec laquelle il était amené au public, les oeuvres jeunesse qui s'en sont inspirées manquent certainement de caractère et de nuances. C'est le cas de ce prévisible et mélodramatique Five Feet Apart.
Ce nouveau long métrage dépeint l'histoire de Stella, une jeune femme optimiste et disciplinée qui est atteinte de fibrose kystique. Si elle n'obtient pas une greffe de poumons bientôt, elle périra. Un jour, elle rencontre Will, un garçon atteint de la même maladie qu'elle. Comme les risques de développer une bactérie sont très grands entre deux personnes ayant la fibrose kystique, ils doivent se tenir à au moins six pieds de distance l'un de l'autre, mais les deux adolescents tombent amoureux et ont bien du mal à respecter les consignes des médecins.
Si ce nouveau film n'est pas inspiré d'un roman pour adolescents, comme bien d'autres avant lui, il n'est pas plus original pour autant. Le drame sentimental s'efforce de faire maints rapprochements entre l'idylle de Stella et Will et celle de Roméo et Juliet. Et certains sont beaucoup moins subtils que d'autres (voir image ci-dessous). Cette insistance à rendre hommage ou à pasticher William Shakespeare nous amène même à nous désintéresser momentanément de l'histoire d'amour vécue par les deux jeunes protagonistes.
Il y a aussi certaines pistes narratives auxquelles on croit moins. Les personnages posent parfois des gestes déraisonnables qui ne cadrent pas avec la description qu'on nous a précédemment faite d'eux, à commencer par cette fugue au crépuscule. Puis, comme si la maladie mortelle dont souffrent les deux protagonistes n'était pas suffisante, on nous ajoute des tragédies autour qui alourdissent le récit.
Malgré tout, des larmes perleront certainement sur vos joues à quelques moments clés du film, parfaitement bien orchestrés afin de jouer avec les cordes sensibles des cinéphiles. Les jeunes acteurs - Haley Lu Richardson, Cole Sprouse, Moises Arias - se débrouillent plutôt bien dans les rôles qu'on leur a attribués. La protagoniste possède un tel enthousiasme et un tel optimisme face à sa sombre destinée qu'on ne peut que s'y attacher rapidement. Bien qu'Arias incarne ici le prototype de l'ami gai, on passe rapidement outre le cliché pour s'intéresser à ce qu'il cache derrière ce sourire coquin.
Dans le genre, Five Feet Apart n'est pas la pire proposition à laquelle nous avons eu droit au cours des dernières années, mais elle n'est certainement pas la meilleure non plus. William Shakespeare peut dormir en paix, son classique est sain et sauf.