17 filles

La mise en scène sensible, impressionniste, ajoute au charme envoûtant de l'ensemble. Lequel doit également beaucoup au jeu très naturel des jeunes actrices.

Like the contagious dreaminess it portrays, 17 filles is oddly seductive.

Il s'agit là du premier mérite de cette mise en scène : l'impression de s'immiscer dans la vie des ados en 2012. Avec leurs peines et leurs joies, dont celle de pouvoir aspirer à une vie différente en élevant un enfant.

La réussite de 17 filles tient notamment à ce que l'énergie des jeunes interprètes, toutes très justes, est contagieuse, à un point tel qu'on se prend à espérer que le rêve continue, que la réalité ne refasse pas surface et que le film dévie de la fin malheureuse inévitable, typique de ce genre cinématographique.

Parsemé de brefs échanges réalistes entre Camille, sa mère et son frère, le discours adulte se fait toutefois assez rare et légèrement caricatural.

Dans cette bande à part, il y a un chef : Camille (Louise Grinberg, naturellement charismatique), figure de proue de cette aventure collective. A travers elle, son influence de « plus belle fille de la classe », c'est le thème du leadership et du mimétisme chez les adolescents, de leur besoin absolu de faire clan, qui devient le vrai et passionnant sujet du film, jusque dans son mélancolique constat final : peu d'horizon pour les suiveuses...

« 17 Filles » est un récit filmé à hauteur d'adolescence dans lequel il puise toute sa vérité sans cesser de paraître une oeuvre de fiction. Les actrices sont remarquables, véritablement concernées par cette fièvre maternelle.

Un beau film social, romantique et révolté.

Il faut un peu trop de temps et de rebondissements pour boucler cette histoire et 17 filles finit par tituber sous le poids des enjeux qu'a fait surgir la situation de départ. Ce n'est pas de ce faux pas qu'on se souvient, plutôt de la sensation d'apesanteur que fait partager ce rêve adolescent.

Comme dans toute utopie, il y a des trahisons, des renoncements, des lendemains qui déchantent. Mais, entre fous rires et crise de larmes, 17 filles, porté par un formidable casting qui mériterait une nomination collective, fait souffler, n'en déplaise aux garants de l'ordre moral, un très joli vent de liberté. Gai et grave à la fois.

Un portrait de l'adolescence inhabituel, sensible et poignant réalisé par deux femmes qui filment au plus près ces gamines, incarnées par une bande d'actrices formidables.