Objet étrange, sans provenance ou destination apparente, 1408 est inhabituel et dérangeant. C'est le moins qu'on puisse dire, en fait, parce que derrière cette étrangeté un peu rudimentaire se cachent plusieurs moments déconcertants. Et c'est le mot juste, parce qu'ils sont parfois brillants et parfois étonnamment stupides.
Mike Enslin ne croit pas aux manifestations paranormales. Il est pourtant un auteur reconnu de livres sur les endroits les plus effrayants du continent, et il visite lui-même les auberges et les hôtels reconnus pour leurs fantômes et autres spectres. Mais lorsqu'on le pousse à passer la nuit dans la chambre 1408 du Dolphin Hotel de New York, il ne se doute pas de ce qui l'attend. Après tout, personne n'y tient plus d'une heure...
Inspirés d'une courte nouvelle de Stephen King, 1408 raconte l'histoire d'un homme au passé trouble qui refuse d'affronter la réalité. C'est d'ailleurs ce qu'il fera tout au long du film : tenter de s'enfuir par tous les moyens imaginables sans jamais envisager affronter ce qui lui tombe dessus. John Cusack incarne avec beaucoup d'efficacité ce prisonnier incrédule soumis à un passé trouble qui se dévoile tranquillement tandis que le film avance. Souvent seul à l'écran, Cusack passe de la surprise à la résignation de belle façon, mais quelques moments « épileptiques » sont bien moins convaincants.
Le réalisateur Mikael Håfström va d'ailleurs piéger dans la base de données du cinéma d'horreur en ne négligeant presque rien : de l'enfant disparu au maître d'hôtel mystérieux, les éléments ne s'accordent pas toujours parfaitement et certaines caractéristiques de la fameuse chambre sont expliquées un peu maladroitement. Au final, d'ailleurs, le film n'a que très peu de clarifications à donner; il mise plutôt sur le moment présent. Un suspense bien plus qu'un film d'horreur.
Puis, moins d'un quart d'heure avant la fin, le film tombe dans un piège extrêmement dangereux et ne s'en remettra jamais; sorte de mise-en-abîme maladroite qui fait trébucher un récit qui était jusque là étonnamment inquiétant. Et, pendant quelques secondes, on a retenu notre souffle de peur qu'on nous ait fait le coup du réveil et du mauvais rêve. L'explication finale, plus larmoyante mais moins abrutie, ne convainc cependant pas non plus.
1408 passe bien près de n'être qu'un tour de force de direction artistique. Mais les nombreux revirements et la performance convaincante de Cusack parviennent à bâtir un film et une expérience correcte, sans convaincre entièrement. Avec quelques arômes de la tension de The Shining mais aussi quelques relents des plus abrutis films d'horreur des dernières années et leur montage épileptique, 1408 se tient au purgatoire, entre le bon et le mauvais, en attendant qu'on le juge. Ce qui est maintenant fait.
Objet étrange, sans provenance ou destination apparente, 1408 est inhabituel et dérangeant. C'est le moins qu'on puisse dire, en fait, parce que derrière cette étrangeté un peu rudimentaire se cachent plusieurs moments déconcertants. Et c'est le mot juste, parce qu'ils sont parfois brillants et parfois étonnamment stupides.
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