Retour attendu du plus célèbre héros britannique au grand écran après l'immense succès de Casino Royale. Malheureusement, quelque chose entre les deux s'est perdu, et cela pourrait bien être l'identité propre de Bond, qui ne semble plus savoir qui il est. La tapisserie d'histoire de vengeance ne sert que dans les premières minutes du film, juste avant que James Bond ne devienne un tueur muet un peu idiot qui élimine tous les témoins utiles à l'enquête et qui regarde la caméra en ouvrant grand les yeux dès qu'il a l'occasion.
Toujours à la recherche des coupables de la mort de sa petite amie Vesper Lynd, James Bond se lance à la poursuite d'une mystérieuse organisation criminelle secrète appelée Quantum. Lancé sur les traces de Dominic Greene, un environnementaliste français, Bond mettra à jour un complot visant à faire tomber le gouvernement bolivien pendant que Greene, lui, s'assure de mettre la main sur les réserves d'eau de tout le pays.
Marc Forster réalise un premier film d'action après les Le bal du monstre, Plus étrange que fiction et Voyage au pays imaginaire. Il ouvre donc le manuel du réalisateur au chapitre « film d'action » et filme de manière très peu inspirée toutes ces poursuites en voiture, bateau et avion. Un montage frénétique vient tout gâcher, et voilà que ce James Bond est plus chanceux qu'efficace. Dans un film qui est moins intelligent que La vengeance dans la peau, Bond - et c'est presque un parjure de le dire - est beaucoup moins excitant qu'il l'a déjà été lorsqu'il saute sur les toits ou qu'il évite miraculeusement les balles. Sans oublier que le scénario essaie tant bien que mal d'ajouter à la tension dramatique avec cette histoire - sans intérêt - de coup d'état qui nuit d'autant plus que le théâtre de la confrontation finale n'a pas le charme exotique habituel. Des anecdotes qui ne mènent pas à une extase finale; même le combat entre Bond et Greene manque de consistance et déçoit aussi.
D'autant que les auteurs, en choisissant Forster, prétendaient vouloir faire une plus grande place aux personnages. Avec l'une des Bond Girl les plus transparentes depuis des années (Olga Kurylenko, frustrée) et un méchant sans véritable méchanceté (Mathieu Amalric, abandonné à un personnage vide), 007 Quantum est souvent ennuyant. Seules les quelques apparitions de M (délicieuse Judi Dench) viennent raviver quelques secondes le film qui s'empêtre dans les trames narratives et les scènes d'action forcées.
On devine la direction que va prendre cette franchise renouvelée de Bond; au lieu de films sans véritable lien entre-eux, on a l'intention d'en faire des suites logiques et chronologiques. C'est une idée, et ne la jugeons pas tout de suite, mais on peut déjà s'avancer en disant que la franchise James Bond n'aurait jamais atteint vingt-deux films si on s'était entêté à faire des suites de suites. 007 Quantum, en ce sens, est un film de transition, mineur et négligeable, qui n'a pas de véritable qualité ni de vrai défaut, sinon que ne pas avoir l'ambition qu'on prêtait à ce renouveau entamé avec Daniel Craig.
Un film de transition, mineur et négligeable, qui n'a pas de véritable qualité ni de vrai défaut, sinon que ne pas avoir l'ambition qu'on prêtait à ce renouveau entamé avec Daniel Craig.
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