La jeune réalisatrice Anne Émond, responsable des courts métrages Naissances et L'ordre des choses, tourne présentement à Montréal son premier long métrage, intitulé Nuit #1. Conçu comme un huis clos, le film mettra en vedette Catherine de Léan et Dimitri Storoge et devrait prendre l'affiche en 2011.
Clara (27 ans) et Nikolai (31 ans), se rencontrent dans un rave et rentrent chez Nikolai au milieu de la nuit. Ils font l'amour. Puis, plutôt que de repartir chacun de leur côté, ils parlent. La nuit prend une tournure inattendue. Nuit #1 est un film sur la jeunesse moderne qui cherche le courage de vivre.
Quelle est la dynamique d'un plateau de long métrage par rapport à un plateau de court métrage? « C'est l'endurance! Un plateau c'est un plateau : y'a beaucoup de monde, c'est stressant, dans ce cas-ci ce n'est pas une méga-production même s'il y avait un couple d'affaires que je n'avais jamais vues : de la fausse pluie, on avait cent figurants pour une scène, mais sinon, c'est juste plus long. »
« Comme c'est un film assez simple avec seulement deux personnages, ça se passe sur une nuit, dans un lieu, l'argent qu'on a est mis aux bonnes places. On fait bien tout ce qu'on a à faire. »
Puisqu'il y a seulement deux comédiens qui portent le film sur leurs épaules, il faut les dorloter davantage. « Oui. Sérieusement, les difficultés sur ce film-là sont les bonnes, elles sont adaptées au scénario. C'est des difficultés humaines, c'est très difficile ce que je demande de faire aux comédiens. C'est souvent des plans séquence de huit minutes de jeu, des dialogues difficiles, on ne coupe pas la caméra, donc oui, il fallait qu'on s'entende bien tous les trois. Mais j'ai des acteurs courageux, engagés, qui croient au projet. »
Dimitri Storoge, découvert chez nous dans Dédé à travers les brumes, va dans le même sens. « Anne c'est une réalisatrice. C'est son premier long métrage, mais elle a déjà fait des films. Faire un court métrage ou un long métrage, au fond, c'est le même métier, c'est la même chose. »
« J'adore répéter, mais en plus c'était nécessaire sur ce projet. Il y a de longs moments, de longues scènes où on se parle, où on avait besoin de répéter. » Une fois dans le décor, on doit s'imprégner encore davantage des situations. « Disons que ça affine. Quand on sait qu'on est pas dans le décor, on ne bloque pas complètement les choses, les gestes. En jouant et en tournant, on ajuste, c'est évolutif les répétitions. »
D'autant que le plateau, très intime, semble plus serein qu'un plateau « normal ». « Il n'y a pas de plateau « normal », chaque film a son esprit, poursuit Catherine de Léan. C'est une petite équipe, une équipe réduite, mais l'esprit de ce film-là est très intéressant pour nous parce qu'on fait des longues scènes beaucoup dans l'interprétation. Il y a beaucoup de place pour le jeu, donc on sent que les gens qui travaillent sur le projet aiment le scénario, on a tout le monde avec nous dans cette bulle-là, qui nous écoute, pendant les longues scènes. C'est assez intime. »
Le tournage du film, amorcé le 17 octobre, se poursuit jusqu'au 13 novembre. K-Films Amérique en assurera la distribution.