Le réalisateur Yves-Christian Fournier, responsable de Tout est parfait, tourne présentement le long métrage de fiction N.O.I.R. à Montréal-Nord. Le film est produit par Nicole Robert de Go Films et sera distribué par Les Films Séville.
Le long métrage raconte quatre histoires se déroulant dans un quartier défavorisé. Kadhafi, un rappeur algérien de 26 ans, est incarné par Salim Kechiouche, qu'on a vu récemment dans La vie d'Adèle. Fleur, une jeune mère haïtienne de 17 ans, est jouée par Julie Djiezion, tandis que Suzie, une danseuse nue de 20 ans, est incarnée par Jade-Mariuka Robitaille. Finalement, Kémy St-Éloi jouera le rôle de Dickens, 16 ans, qui veut rejoindre le gang dont fait partie son frère aîné.
Yves-Christian Fournier, qui signe le scénario avec Jean-Hervé Désiré, réalise avec ce film son deuxième long métrage. « Il reste huit jours de tournage, on avait 25 jours seulement, c'était déjà un gros défi à la base. C'est un rythme de tournage entre la télésérie et le cinéma, donc ça roule. »
« Ça m'oblige à être plus performant que j'ai jamais été dans ma vie, à être au top de ma performance, en terme de vitesse, de blocking de scène, de mise en scène, de nombre de plans que je peux faire... C'est pas grave, ultimement il va y avoir une histoire, il va y avoir un film, on verra l'impact que ça va avoir. »
« C'est un film de montage beaucoup. Le pacing n'est pas à la lecture, il est lié au montage. À l'emploi de la musique aussi, les temps, les atmosphères... Ça me plaît quand même, je suis un ancien monteur, je pars avec quelque chose de plus spontané que Tout est parfait. J'ai cette volonté un peu débile de trouver ce qu'il y a de beau, c'est mon petit côté panthéiste, mais ce n'est pas facile dans ces lieux de tournage-là. »
Des lieux connotés, dans un film qui met en scène une grande diversité de comédiens provenant de toutes les origines ethniques. « Filmer c'est reconnaître l'existence, c'est humaniser, c'est déjà beaucoup. On a une belle réflexion à faire sur notre rapport à l'immigrant à Montréal, sur la deuxième génération, des gens qui sont nés ici mais qui se sentent quand même étrangers. Est-ce que nous, les Blancs, on est à l'aise de les savoir loin de nous? Est-ce qu'on se déresponsabilise? Il y a beaucoup de sujets intéressants... »
Le film donc raconte quatre histoires qui vont se croiser? « Elles ne se croisent pas. Le point de rencontre c'est le milieu social, ces histoires-là se trouvent à arriver dans un quartier défavorisé X, qu'on a tourné un peu partout à Montréal. C'est quatre histoires random, ça aurait pu être d'autres histoires... »
N.O.I.R. doit prendre l'affiche en 2014.