Le réalisateur et scénariste Dominic Goyer tourne présentement son premier long métrage, intitulé Lièvres. Dans le film, David apprend que son père n'est pas réellement son père. Il se lance donc à la recherche de son véritable géniteur à travers le passé de sa mère. Marc Paquet incarne le personnage principal, tandis que Marc Béland et Élyse Guilbault seront ses parents. Sylvie de Morais, Germain Houde et David La Haye font aussi partie de la distribution.
Dominic Goyer a réalisé les courts métrage Une robe blanche, La monstre et Notre nature. Nous l'avons rencontré sur le plateau jeudi dernier.
« C'est la maison d'Agathe et de Paul, les parents de David, donc les personnages de Marc Béland et d'Élyse Guilbault. On avait quatre jours ici. Aujourd'hui, on tourne le lendemain de l'annonce à David que son père n'est pas son père, donc c'est la confrontation entre le père et le fils », explique-t-il. « Je voulais une maison de verre pour sentir la forêt autour, parce que Agathe a construit un cloche de verre pour protéger son fils. »
Quel travail reste-t-il à effectuer sur le plateau? « Le tournage est une réécriture, et il faut être humble avec son texte. Hier, il y a une scène qui était un trip de scénariste, je n'écoutais pas les personnages, ce qui se passait, donc on a tout réécrit. On s'est aussi inspiré du lieu, hier il y avait une lumière, la Lune sur les bouleaux, j'ai écrit une scène extérieure. J'adore mon équipe, elle me suit dans mes délires, on a trouvé du style en cours de route. »
« On trouve, avec Mathieu Laverdière le DOP (ndlr : director of photography), des solutions pour bonifier le scénario à l'image. Le scénario, ça reste du papier, des mots, et là on le tourne pour de vrai. Il faut vraiment maximiser ce passage-là à l'écran. »
Les comédiens contribuent à cet exercice? « Il faut partir de l'acteur, parce que chacun demande à être dirigé différemment, et je pense que c'est au service du film, de moi m'adapter à eux et non l'inverse. Je cherche le naturel, donc plus c'est naturel, plus je trouve que c'est intéressant à la caméra. »
« Mon histoire, je la possède depuis huit ans, donc emmenez-en des questions. Tout le monde vient constamment avec des choix que je dois faire, et je sais que le personnage ne va pas faire ça, ne va pas porter ça, ne va pas dire ça, ainsi de suite. Pour trouver les lieux, j'avais des idées. Je sais ce que je veux, donc je peux être un peu difficile à travailler, mais en même temps on fait tout dans le bonheur et tout le monde est au service du film. »
Il y a dans le long métrage, une importante séquence d'animation. « La genèse du film, c'était de trouver la vérité dans une oeuvre de fiction. Que quelqu'un cherche quelque chose mais qu'en cherchant dans la vraie vie il ne trouve rien, et c'est en se plongeant dans la fiction qu'il trouve quelque chose. Je savais depuis le début que c'était l'animation, donc j'ai approché Éléonore Goldberg. »
On dit qu'elle sert à « montrer les pires atrocités sans être graphique ». « Ça veut dire que la vie n'est pas que lumière, mais que c'est pas tout le monde qui est prêt à le voir. C'est de trouver l'équilibre entre l'horreur des situations, et le dégoût total d'une image qu'on voit et qu'on rejette. Je veux que le film soit accueilli à bras ouverts et non rejeté parce qu'on est choqué. »
Lièvres, qui est produit par Caramel Films et distribué par Les Films Christal, prendra l'affiche en 2015.