Alors que le distributeur Alliance Vivafilm annonçait que le long métrage L'appât, qui est présentement en tournage dans la métropole, prendrait l'affiche aussi tôt que le 17 décembre prochain, les acteurs Guy A. Lepage et Rachid Badouri, qui défendra un premier rôle pour la première fois au cinéma, s'affairaient sur le plateau tandis que les médias étaient conviés à les rencontrer. Yves Simoneau réalise le film, dont le tournage a débuté plus tôt au mois d'août. Ce dernier a également co-écrit le scénario du film avec William Reymond, auteur du livre Toxic : Obésité, malbouffe, maladie, enquête sur les vrais coupables.
Prudent Philibert Poirier (Guy A. Lepage) est lieutenant à la SQ. Idéaliste au coeur pur, il déclenche plus souvent des catastrophes qu'il ne réussit des arrestations. Ventura (Rachid Badouri) est un soldat d'élite pour les services secrets français. Un espion polyglotte aux pectoraux d'acier. À cause d'un événement malheureux, nos deux policiers se retrouvent à travailler ensemble, un peu malgré eux!
« On s'apprête à tourner une scène au Tropicana Club. Ventura est sur une piste pour savoir qui a assassiné Carboni, il va donc utiliser Poirier pour aller dans un club où se tiennent des caïds de la mafia haïtienne. Il va fouiner là-dessus pendant que Poirier, lui, est abandonné à lui-même dans la salle de danse. En parallèle, Ventura va rencontrer le caïd et va l'interroger. », explique d'abord le réalisateur, tandis que les techniciens s'affairent autour de lui. « C'est une grosse nuit qu'on a à faire, mais on en a vu d'autres. »
Quelles sont les qualités de Guy A. et de Rachid? « Une grande générosité, l'un par rapport à l'autre. Ils ont un timing extraordinaire et une grande capacité à créer un personnage. Ils sont en synchronisme, ce qui nous donne la chimie qu'on a en ce moment. »
Retrouvez-vous cette chimie davantage dans la spontanéité d'une première prise, ou en peaufinant? « C'est une bonne question, parce que je me la suis posée aussi. Je m'aperçois qu'il n'y a pas de standard. Il y a des fois où ils sont vraiment bons au début, et d'autres fois où ils deviennent meilleurs parce qu'on trouve des affaires. Il est arrivé une fois où j'ai tourné un plan large, et après, pendant les close-up, on a découvert quelque chose. J'ai refait un plan large pour retrouver cette idée-là. »
Le film sera lancé dans moins de quatre mois et le tournage n'est même pas terminé. C'est une immense pression. « C'est toujours comme ça. Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive. Il y a un aspect intense qui est très intéressant pour l'équipe, parce qu'on sait que c'est bientôt, alors on est focusé. »
Guy A. Lepage est conscient du travail qu'accomplit son réalisateur. « Il est en parfait contrôle et son équipe travaille avec lui depuis longtemps, alors on est en Cadillac. Il dirige très très bien. Tu lui proposes quelque chose, s'il aime ça on développe, sinon il te donne le ton. »
« Je suis habitué à initier mes projets, à être réalisateur, auteur, producteur ou tout ça en même temps. Là, c'est Yves Simoneau et William Reymond qui m'ont choisi comme comédien, donc je suis touché. Dans le film, je fais juste ça, être acteur. » Mais faire un film, c'est beaucoup de temps et d'engagement... Qu'est-ce qui vous passionne encore dans ce travail? « C'est de raconter des histoires. À la base, je suis un auteur, je fais ce métier-là parce que j'avais le goût de raconter des histoires. À chaque fois que je fais partie d'une histoire que j'aime, je suis content. C'est uniquement ça. »
Rachid Badouri profite pleinement de sa première expérience dans un premier rôle au cinéma. « On me donne comme co-vedette un gars qui ne se la joue pas, qui me démontre un respect extraordinaire... On se fait diriger comme des malades. Quand tu comprends que pour Yves, ce film-là est déjà sorti en salles, il a déjà joué le DVD, il a déjà mangé du popcorn avec sa famille en le regardant, tu lui fais confiance. Et là, ça va vite, mais tu apprends, tu apprends, tu apprends. »
Es-tu étonné du fonctionnement d'un plateau de tournage? « C'est le contraire! On m'avait dit de faire attention, que j'allais être déçu parce que c'est long, très long, que ce n'est pas la même chose que la scène où tu as ta réaction directe. Oui, c'est long, c'est des longues journées de quatorze ou quinze heures par jour, mais ça n'arrête pas, et à chaque fois c'est nouveau. Un nouveau décor, des costumes, c'est une grosse production... »
L'appât est attendu sur les écrans le 17 décembre 2010.