Amorcé le 11 octobre dernier, le tournage du film L'affaire Dumont, troisième long métrage de Podz (Les sept jours du Talion, 10 1/2), se termine aujourd'hui dans la région de Montréal. Pour l'occasion, une réplique de la prison de Cowansville a été bâtie en studio. « On s'est inspirés de la prison de Cowansville, mais en fait c'est bien plus big; y'a deux étages, y'a plusieurs ailes, trois ailes en fait, nous on simule tout ça. Tout le monde qui a passé par Cowansville qui vient ici me dit que c'est bien réaliste, incluant Michel », déclare le réalisateur.
L'impressionnant décor bâti dans un entrepôt de Montréal, reconverti en studio de cinéma, est criant de réalisme et de détails. « En studio, il y a des avantages et des inconvénients. Tout se place, se déplace, on peut tasser les murs, percer des trous... chez les gens, tu ne peux pas faire ça, mais en même temps, parfois ça te paralyse parce qu'il y a tellement de possibilités. Je peux aller n'importe où... je fais quoi? C'est pour ça que j'aime ça que ce soit construit assez réaliste et assez rigide, comme un vrai environnement. Aussi pour les comédiens, pour qu'ils se sentent à l'aise. C'est une différente façon d'aborder les scènes. »
Le film raconte l'histoire de Michel Dumont, un livreur de dépanneur séparé et père de deux jeunes enfants, qui a été accusé, jugé et condamné pour une agression sexuelle qu'il nie avoir commise. Michel Dumont était d'ailleurs présent sur le plateau hier. « On a déterminé les journées où il pouvait venir, parce que parfois, il y a des scènes délicates avec les comédiens, l'émotion, tout ça, et c'est un peu gênant pour eux autres parce qu'il veulent tellement être conformes à la réalité. Ils sont venus, peut-être, 6, 7, 8 jours. »
Est-ce important d'être le plus fidèle possible à la réalité? « Surtout en pré-production. Mais quand ça part, il faut que tu t'appropries l'histoire, et en te l'appropriant, ça devient plus fidèle, parce que tu le filtres à travers ta tête. Il y a mon interprétation des événements aussi qui est là-dedans, du ton, de comment ça devait se passer. L'autre jour on a regardé des scènes montées avec Michel et il était vraiment content. Il va peut-être haïr le film, mais pour l'instant, c'est bien parti. »
« C'est sûr que j'aimerais ça que Michel soit content, mais ma préoccupation, c'est de faire un bon film. »
C'est Marc-André Grondin qui incarne le héros sur une période de dix ans. « Ce n'est pas le genre de rôle qu'il joue d'habitude, et ça, ça me plait tout le temps. Dans la vie, il est habité par quelque chose... on dirait qu'il a vécu des affaires. Il est à l'âge parfait pour se transformer, mais il a quelque chose en lui qui est un peu introspectif, introverti, et je trouvais que ça collait bien au personnage. C'est vraiment un rôle de composition qu'on essaye. »
En regardant les collaborateurs et les techniciens, on remarque que tu as déjà travaillé avec plusieurs d'entre eux, dans 19-2 entre autres, dont Danielle Dansereau, la scénariste. « Ah! Avec Danielle je travaillais sur L'affaire Dumont avant 19-2, mais oui. J'aime bien découvrir des acteurs dans des petits rôles pour voir ce qu'ils peuvent faire dans un plus grand rôle. Dans l'équipe aussi, c'est pas mal l'équipe de 19-2... parce qu'on travaille bien ensemble, ils savent comment je fonctionne. J'aime ça. Pas pour l'esprit de gang, mais pour aller plus loin dans le travail. Tu établis une complicité pour pousser plus loin, voir jusqu'où on peut aller. »
Nicole Robert produit le film avec la comédienne Geneviève Brouillette. Le film est doté d'un budget de 4,975 millions $ et sera distribué par Alliance Vivafilm.
L'affaire Dumont met également en vedette Marilyn Castonguay, Kathleen Fortin, Sarianne Cormier, Martin Dubreuil et Francine Ruel.
Le film devrait prendre l'affiche en 2012.