Le cinéaste québécois Xavier Dolan, que beaucoup ce sont amusés à appeler « le jeune prodige » dans les dernières années, a présenté son nouveau film au Festival du Film de Toronto après avoir fait une visite à Venise, où il d'ailleurs remporté le prix de la Critique. Tom à la ferme est le premier film de Dolan qui n'est pas une idée originale; le long métrage est inspiré de la pièce de théâtre de Michel-Marc Bouchard.
Tom à la ferme est poignant, intelligent et même inquiétant. Dolan joue très bien avec les limites, ces barrières du respectable qu'on nous impose sans trop s'en rendre compte. Le frère homophobe et violent, la mère psychotique et glaciale et le jeune Montréalais qui se fait embobiner par ces deux individus atypiques par peur et par compassion s'avèrent des personnages d'une grande profondeur et d'une beauté exceptionnelle.
Pierre-Yves Cardinal sera fort probablement nominé aux Jutras avec une performance comme celle-là. Il arrive à nous faire peur, nous, assis tranquillement dans notre salle de cinéma, protégés par l'écran et la fiction. Lise Roy, qui joue la mère, est aussi très habile dans son rôle de femme endeuillée, blessée, qui cache des secrets plus grands qu'elle.