Le marché nord-américain de la distribution est essentiellement dominé depuis des décennies par les majors. Ces derniers (Warner, Paramount, Universal, Disney, Sony et 20th Century Fox) se partagent la plupart des sortie étendues (600 écrans et plus en Amérique du Nord) et sont responsables de la majorité des recettes faites en salles. Plusieurs petits studios indépendants ont réussi à percer le marché, mais leur survie repose essentiellement sur quelques succès exceptionnels.
Le portrait pourrait bientôt changer. Bloomberg, un magazine de veille financière en ligne, a été le premier à annoncer que les pourparlers avaient repris entre Summit Entertainment et Lionsgate pour une fusion éventuelle qui placerait la nouvelle entité en bonne position pour jouer dans la cour des grands.
En mettant leurs ressources en commun, les deux compagnies se mettraient à l'abri d'un rachat par l'un ou l'autre des majors et leur donnerait une position avantageuse. Précisons que ce n'est pas la première fois que les deux distributeurs indépendants caressent le projet d'une fusion, mais les discussions avaient toujours avorté pour des raisons de divergences d'opinion au niveau de la gouvernance. Lionsgate possède une dette avoisinant 500 M$ tandis que Summit Entertainment, dirigé par Patrick Wachsberger et Rob Friedman, ancien cadre chez Paramount, présente une fiche irréprochable. Lionsgate a cependant un portfolio important qui intéresse probablement les investisseurs chez Summit.
Enfin, si Summit Entertainment est à l'origine du succès de la série Twilight, Lionsgate pourrait bien remplir ses coffres avec la sortie imminente d'une nouvelle franchise très attendue, The Hunger Games. Si les négociations entre les deux compagnies perdurent, la fusion prendra néanmoins plusieurs années avant d'être effective, ne serait-ce que pour résoudre les problèmes légaux engendrés par une telle démarche.