À quelques jours de la sortie du film West Side Story, nous avons eu la chance d'assister une conférence à propos du nouveau long métrage, dans laquelle le réalisateur Steven Speilberg a pu aborder son expérience extraordinaire avec ce projet particulier.
Alors qu'il vouait une admiration importante au film original de 1961 et à la comédie musicale, le cinéaste a finalement accepté de se lancer dans une nouvelle version, qui récolte actuellement de très bonnes critiques.
Il s'exprime sur cette expérience unique : « C'est une production que je ne voulais pas voir se terminer. J'ai eu le meilleur des moments à faire "West Side Story". La dernière fois que j'ai eu un aussi bon moment à faire un film, c'était avec E.T. en 1981. Ce film m'a certainement mis la paternité en tête et toutes sortes de choses que je n'avais jamais envisagées. Ce film-ci a peut-être mis dans ma tête des choses que j'ai contemplées toute ma vie, mais que je n'avais encore jamais eu le courage de faire. »
Il ajoute, concernant son état d'esprit : « Je me suis levé de ma chaise, j'ai chanté et dansé avec la distribution; chanté en faussant et dansé comme si j'avais trois pieds gauches, mais pendant les répétitions. Nous avons répété intensivement pendant 4 mois et demi, à la fois dans la ville, au Brooklyn Center et à Brooklyn. Rita Moreno était là aussi et elle dansait avec la distribution. Nous étions si interpelés à nous lever et danser. Il y avait une atmosphère propice, des chansons et des chorégraphies géniales [...] Mais lorsque je tournais le film, j'étais attentif, j'étais un réalisateur, je n'ai même pas tapé du pied, j'étais trop absorbé par ce que je voyais sur le moniteur et par ce que je voulais avoir comme résultat. »
Même si le cinéaste semble avoir eu un plaisir incroyable à faire ce film, celui-ci est quand même arrivé avec son lot de défis, notamment avec des températures qui ont compliqué le tournage. Le réalisateur indique même avoir dû donner congé à tout le monde une journée et prendre à sa charge les coûts supplémentaires reliés à cet arrêt imprévu, car il ne pouvait laisser les danseurs s'exécuter dans une telle chaleur. Il explique : « Une scène en particulier a pris un bon moment à tourner, il y a eu beaucoup de prises. Les jeunes ont travaillé tellement fort, ils suaient à travers leurs costumes. Avec la magie de la technologie, nous avons fait disparaître la sueur. J'avais pris l'habitude, après une bonne prise, d'inviter tout le monde sous la tente, parce que c'était à l'ombre. »
Le plaisir a été partagé par tous les actrices et acteurs du film, comme l'indique Corey Stoll qui tient un petit rôle dans la production : « Je suis la chose la plus près d'une audience qui serait venue sur le plateau. Je n'ai jamais vu une chose comme celle-là de ma vie. [...] C'était tellement amusant, je n'avais jamais vu ça auparavant. Tous ces jeunes si talentueux, et puis Spielberg qui est la définition d'expérience. Tous ces gens se présentaient comme si c'était la chose la plus extraordinaire qu'ils avaient faite de leur vie et chaque jour était comme ça sur le plateau. C'était un cadeau pour moi, j'étais à l'extérieur de tout ça, mais je me suis senti privilégié de pouvoir en être témoin. »
Une recherche mondiale s'est déroulée, entourant cette production, pour trouver une distribution presque entièrement hispanique. C'était le but du réalisateur, qui tenait aussi à choisir des acteurs dont l'âge était le même que celui de leurs personnages. C'est pourquoi on y retrouve des visages moins connus du grand public, mais non moins talentueux. Ansel Elgort (Tony), Rita Moreno (Valentina), Maddie Ziegler, Rachel Zegler (Maria), Mike Faist (Riff), Ana Isabelle (Rosalia) et Ariana DeBose y tiennent la vedette.
West Side Story prendra l'affiche ce vendredi 10 décembre dans toutes les régions du Québec.