Le long métrage québécois Amsterdam, qui est distribué par Les Films Séville, prend l'affiche au Québec ce vendredi. Réalisé par Stefan Miljevic, le film met en vedette Gabriel Sabourin, Louis Champagne et Robin Aubert, dans le rôle de trois amis d'enfance qui planifient un voyage secret à Amsterdam, sans aviser leurs conjointes. Lorsque l'un d'eux décide de retarder son retour, les deux autres doivent mentir et font croire qu'il est disparu en forêt, ce qui alerte les autorités.
Fanny Mallette, Marie-Chantal Perron et Suzanne Clément incarnent les trois conjointes.
Le réalisateur Stefan Miljevic a aussi coécrit le scénario avec Gabriel Sabourin et Louis Champagne. Les trois sont des amis de longue date.
Est-ce que l'intention était de faire « un film de chums »? « C'est sûr qu'il y a quelque chose de ça. On est des amis dans la vie, et après une couple de soupers arrosés, il y a bien des histoires qui sortent. Mais en fait on a eu envie de parler des hommes de notre génération, de leur amitié, comment se parlent ces hommes dans la quarantaine; ce qu'ils se disent, ce qu'ils ne se disent pas. Chez les hommes, le silence est tout aussi évocateur que la parole. »
« On a commencé à s'imager ces trois personnages-là, des gars de région, ce qu'ils auraient le goût de faire, leurs désirs inassouvis, leurs projets secrets... C'est des gens qui se sont marié trop jeunes, qui ont eu des enfants trop tôt, comme s'ils avaient pas eu la chance de vivre pleinement leur jeunesse qui décident de faire un mauvais coup. »
« On voulait faire quelque chose qui baigne un peu dans une atmosphère de tension, de suspense. »
Il y a beaucoup de personnages, et on passe peu de temps à la présenter. Il faut que les acteurs incarnent déjà l'essence de leur personnage. « Tout à fait. Surtout que dans notre film, on part très vite, à la quatrième minute on est déjà rendu à Amsterdam. On expose les personnages dans l'action, pas comme dans un film plus traditionnel. On trouvait ça intéressant parce qu'en bout de ligne, même si on ne connaît pas tout de leur passé, on comprend leurs personnalités. »
« Le spectateur en sait beaucoup plus que les personnages qui sont à l'écran. Au début, il y a l'idée de l'ivresse du voyage, de faire sentir au spectateur qu'il fait partie de la gang, mais au retour, le spectateur est complice des personnages dans leur mensonge. Contrairement aux femmes, avec qui on va vivre le drame de la disparition, parce que pour elles c'est vrai tout ça. »
« Tout le monde peut comprendre pourquoi ces personnages-là mentent : ils mentent pour sauver leurs acquis! Je pense que c'est universel. On veut tous garder les façades, garder ce qu'on a. On ment tous dans la vie, à tous les jours. Les personnages ont tous quelque chose de différent à perdre. »
Sur le plateau, comment maintenir l'intelligibilité de l'histoire et sa crédibilité? « Tout part du scénario. Les intentions doivent être transparentes le plus possible. Beaucoup de travail se fait autour d'une table, avant même qu'on soit sur le plateau. On passe à travers le scénario pour le rendre plus transparent, pour que tout le monde comprenne où on s'en va. Pour que tous les acteurs connaisse la ligne directrice de leur personnage, l'arc du personnage. Ce n'est pas de mettre des balises, de leur donner des limites, juste de savoir où on s'en va. Une fois sur le plateau, il faut rester ancré à la réalité de la scène qu'on doit faire. »
« Il faut le faire de la façon la plus émotive possible, pour qu'on puisse tous se reconnaître là-dedans. Je crois que les comédiens, par leur performance, ont réussi à nous faire sentir ça. »
Amsterdam est distribué par Les Films Séville.