Il y a dix ans, l'annonce d'une nouvelle trilogie Star Wars rimait avec fans en délire et recettes monstrueuses au box-office mondial.
Mais les choses ont bien changé au cours de la dernière décennie, alors que la marque la plus lucrative de Lucasfilm n'est plus l'ombre d'elle-même.
Lorsque l'annonce d'une quatrième trilogie supervisée par Simon Kinberg (scénariste et producteur capable du meilleur comme du pire) a fait son apparition dans les médias la semaine dernière, il n'y avait définitivement pas de quoi sortir la fanfare en pensant que le vent allait soudainement souffler sur des années de stagnation et de médiocrité.
Depuis la sortie de The Rise of Skywalker, le satellite du géant Disney a annoncé le développement d'une dizaine de nouveaux longs métrages appartenant à l'univers de Star Wars. De ce nombre, seul The Mandalorian & Grogu a été tourné.
De Taika Waititi à Dave Filoni, en passant par James Mangold, Patty Jenkins et Shawn Levy, plusieurs noms ont été associés à des productions dites « en chantier » depuis la fin de la pandémie.
Puis ce fut le silence radio pour la vaste majorité de ces projets.
Est-ce une bonne idée de simplement oser parler d'une nouvelle trilogie sans spécifier le plan de match de Lucasfilm dans son ensemble pour la suite des choses?
Même Marvel Studios a au moins admis vouloir effectuer un certain ménage après la triste débandade que furent les phases 4 et 5 du Marvel Cinematic Universe...
Évidemment, l'étoile de Star Wars a passablement pâli au cours des dernières années, ayant notamment perdu son aura « événementiel » qui lui permettait de demeurer dans une classe à part - jusque-là intouchable - de la culture populaire.
Car Disney s'est bien assuré que la saga de George Lucas nous sorte par les oreilles à grands coups de séries télé paresseuses et éparpillées.
C'est pourquoi nous nous permettons de voir cette soudaine annonce de la mise en chantier d'une nouvelle trilogie comme un énième écran de fumée, voire une tentative désespérée de rapatrier une base de fans que le géant américain a tout fait pour se mettre à dos.
Mais à ce stade-ci, il faudra quelque chose de majeur pour seulement remettre la franchise sur pied. Certes, il y a plusieurs façons d'y parvenir. Un peu plus de planification, ainsi que l'embauche de créateurs réellement qualifiés, dont l'imagination ne se limite pas qu'aux quatre murs de leur chambre d'écho, seraient déjà un pas dans la bonne direction.
Simon Kinberg est-il la bonne personne pour prendre en charge un tel mandat? Pas nécessairement, mais nous ne demandons qu'à être surpris - et rassurés.
Mais au final, peut-être est-il simplement le temps de passer à autre chose.
20th Century Studios a sorti pas moins de quatre épisodes de la franchise Home Alone - tous plus médiocres les uns que les autres - après les deux classiques intarissables du temps des Fêtes mettant en vedette Macaulay Culkin.
Petits et grands se délectent tous les ans des deux premiers opus de Chris Columbus, mais (extrêmement) rares sont ceux qui vont au-delà de ceux-ci pour s'infliger les pâles copies qui ont suivi.
La même chose pourrait finir par s'appliquer à Star Wars, dont les épisodes IV, V et VI demeurent intemporels. Qualificatif que nous ne pouvons toutefois accoler qu'à très peu de productions connexes ayant vu le jour au cours des quarante dernières années.