Le deuxième long métrage de Monia Chokri, Babysitter, prendra l'affiche ce vendredi.
Le film raconte l'histoire de Cédric, qui perd son emploi chez Ingénierie Québec après avoir fait une blague sexiste devenue virale. Encouragé par son frère, un intello bienpensant, Cédric entame une thérapie et écrit Sexist Story, un livre qui se veut révolutionnaire et qui s'attaque à la misogynie. Sa conjointe Nadine, elle-même en manque de rêve et d'adrénaline, se laisse alors tenter par les jeux étonnants initiés par la mystérieuse babysitter.
Voici six choses à savoir sur le nouveau film de Monia Chokri :
- Babysitter est inspiré de la pièce du même nom de Catherine Léger.
« Ça faisait plusieurs producteurs qui avaient travaillé avec elle et moi séparément qui, sans se consulter, nous ont dit qu'on devrait se rencontrer. Une semaine avant cette première rencontre, je suis allée voir la pièce Babysitter. Je l'ai trouvée extrêmement drôle, mais surtout importante, parce qu'un an avant, il y avait l'explosion du mouvement #metoo, il n'y avait pas encore de film là-dessus, et c'est de cette manière-là que j'ai envie d'en parler. Je lui en ai parlé et elle planchait déjà sur un scénario, donc on a décidé de poursuivre ensemble sur ce projet-là », nous raconte la réalisatrice.
- La principale différence entre la pièce et le film, « c'est que le geste que Cédric posait à l'époque était plus agressif que celui qu'il pose dans le film, parce que l'époque a changé. Il y a eu un éveil de conscience et ce qui était acceptable à l'époque ne l'est plus maintenant », indique Monia Chokri. « Aussi, la pièce était assez réaliste et moi j'ai décidé de la faire décoller dans quelque chose de plus onirique. »
- Monia Chokri s'est inspirée de plusieurs styles pour la réalisation de son film. « Je me suis beaucoup inspirée à la base du cinéma américain, surtout dans la facture et les décors », précise-t-elle. « Mais, les plus profondes inspirations, il y a Les Lèvres rouges d'Harry Kümel, qui est un film un peu d'horreur de série B. Il y a aussi toute une inspiration de films érotiques de cette époque-là, avec quelque chose de plus vaporeux dans l'image, et aussi du cinéma d'horreur de Giallo. »
- Au tout début du projet, Monia Chokri savait qu'elle voulait que l'acteur Steve Laplante, qui jouait dans la pièce originale, soit dans son film. Aussi, très rapidement, elle a proposé Patrick Hivon pour jouer le protagoniste.
- La scène où la babysitter quitte la maison en est une importante et remplie de métaphores. « D'abord, elle part avec la nuisette de mon personnage, donc c'est comme si elle partait avec le poids de mon personnage, puis il y avait aussi l'aspect de marcher dans la nuit quand on est une femme. L'homme marche derrière, mais elle ne se retourne pas, c'est comme si elle était puissante, comme si elle avait le droit de marcher dans la nuit, sans peur. »
- Le personnage de Monia Chokri dans le film porte une cape mauve. Il s'agit d'une référence directe au personnage de Delphine Seyrig dans Peau d'âne.
- La réalisatrice a présenté son film en France. « On a eu de très belles critiques. En même temps, le film suscite toujours un peu de la polémique, donc je suis contente parce que ça engendre des discussions. »
Babysitter sera présenté dans plus de cinémas au Québec dès le 3 juin.