En vue de la sortie en salles du film d'animation Ron's Gone Wrong, nous avons pu discuter avec les deux réalisateurs Jean-Philippe Vine et Octavio E. Rodriguez.
Le film raconte l'histoire de Barney, un jeune garçon tout ce qu'il y a de plus normal, et de Ron, un B*Bot, une prouesse technologique capable de marcher et de parler, et conçue pour être son meilleur ami. Les dysfonctionnements de Ron à l'ère des réseaux sociaux entrainent le duo dans d'incroyables péripéties au cours desquelles garçon et robot découvriront la valeur d'une amitié sincère au milieu d'un joyeux désordre...
« Nous regardons nos enfants grandir dans un monde différent de celui dans lequel nous avons nous-mêmes grandi », indique d'abord Jean-Philippe Vine. « Nous n'avons pas vécu nos amitiés à travers nos médias sociaux ou notre téléphone, nous allions à l'extérieur. L'une des raisons pour lesquelles c'était important pour nous de raconter cette histoire, c'est que nous voyons nos enfants grandir dans un monde où il y a potentiellement plus d'anxiété autour de l'image de soi et du sentiment de solitude. Les réseaux sociaux en soi ne sont pas une mauvaise chose, mais c'est l'impact potentiel sur la façon dont on se perçoit qui est le danger et qui nous intéresse dans ce film. »
Les cinéastes ont voulu dépeindre dans ce film une vraie amitié, avec ses défauts et ses contraintes. « Ce que présente le film, c'est une amitié qui ne commence pas très bien. Tous les autres enfants ont un meilleur ami, mais Barney, le pauvre, se retrouve avec un B*Bot brisé qui ne sait même pas ce qu'est un ami. Pour nous, ça donne une bonne comédie, mais aussi, ça permet à Barney de se relever les manches et d'enseigner à Ron ce qu'il croit être l'amitié. Ron essaie aussi d'apprendre comment être un réseau social. Ils le font de la façon la plus étrange, c'est complètement dysfonctionnel, Barney devient confus, mais plus la situation évolue, plus on voit une vraie amitié se développer. »
Pour créer l'univers de Ron's Gone Wrong, les deux réalisateurs se sont inspirés de plusieurs films cultes. « Nous nous sommes intéressés à E.T. pour le sens de l'émerveillement. Puis, à Stand By Me, un film marquant sur le passage à l'âge adulte. Et aussi, de notre expérience à travailler chez Pixar : nous avons mis du coeur et de l'émotion dans notre film. » Pour les B*Bot, Vine et Rodriguez se sont inspirés d'Apple « et les designs formidables que font les compagnies de technologie de Silicon Valley », nous indiquent-ils. « Nous voulions que ce soit super cool et que les gens aient envie d'en acheter un. »
L'un des plus gros défis que Jean-Philippe Vine et Octavio E. Rodriguez ont eu à relever concernait justement ces fameux B*Bot. « Trouver comment nous allions, avec tous les enfants, créer des interfaces avec des images différentes pour les B*Bot n'a pas été simple », indique Rodriguez. On retrouve sur les B*Bots toutes sortes d'images en lien avec les intérêts des enfants. Certains sont fans de superhéros, d'autres de films d'horreur, de sports, d'animaux, de science, de technologie : il y en a pour tous les goûts.
Une scène du film Ron's Gone Wrong - 20th Century FoxLes cinéastes nous parlent aussi de leur scène préférée respective : « Pour moi, c'est lorsque Barney est couché dans son lit et parle de sa journée. Il a des flashbacks de sa fête d'anniversaire chaotique et se demande pourquoi personne ne veut venir chez lui. C'est ce filon narratif, ce sentiment d'être rejeté par la société. Je voulais serrer Barney dans mes bras à ce moment-là. Je pense que c'est une superbe scène parce qu'elle montre comment les enfants pensent qu'ils sont seuls », indique Octavio E. Rodriguez.
« Moi, j'aime beaucoup la scène où Ron se promène dans la ville en tâchant de dénicher de nouveaux amis à Barney », enchaîne Vine. « Il pense qu'il fait la bonne chose en montrant des photos aux étrangers, mais il le fait de la façon que lui pense que ça devrait être fait. C'est très mignon. »
Une scène du film Ron's Gone Wrong - 20th Century FoxRon's Gone Wrong prend l'affiche ce vendredi 22 octobre dans les salles de l'Amérique du Nord.