Les rôles de grands tourmentés et de détestables vilains, Normand D'Amour connaît. Du gourou Damien Nomed / Christophe De Valmont dans la série L'or du temps au justicier tordu Jacques Beaulieu du film 5150 rue des Ormes, en passant par l'avocat abuseur et véreux Jean-Luc De Vries de Ruptures, l'acteur en a exploré, des zones d'ombre, devant la caméra!
Mais l'artiste repousse encore davantage les limites de son jeu dans Le purgatoire des intimes, deuxième long métrage du jeune réalisateur Philippe Cormier (Lorsque le coeur dérange), disponible sur Crave depuis vendredi dernier. Dans la peau du torturé, voire brisé, Alain Landriault, un homme aux prises avec des problèmes de santé mentale, de toxicomanie et d'anxiété débilitante, étouffé par l'emprise d'une mère toxique dont l'ascendant se manifeste même après son décès, D'Amour offre des scènes de crises douloureuses, déchirantes, confrontantes pour le spectateur. Assidu d'un salon de massage, et fréquentant nouvellement une femme qui s'intéresse sincèrement à lui (Sonia Vachon), Alain Landriault finira par commettre l'irréparable et éprouvera grand mal à se défendre dans un système de justice mésadapté à sa réalité.
« Il est sur le bord du spectre de l'autisme, il a des dédoublements de personnalité, il est en dépression et ça ne va pas très bien. Devant chaque femme, il agit différemment. Son départ dans la vie n'a pas été très beau, et il est le résultat de toute cette violence qu'il a vécue », résume Normand D'Amour en entrevue.
« Le seul mot important pour moi, c'est "jouer" », complète le comédien, quand on lui demande s'il aime encore personnifier les écorchés vifs. « Donnez-moi n'importe quoi! Jouer des personnages, je le fais depuis que je suis tout petit. Si on me permet de faire ce genre de personnage, go! Pour moi, c'est un bonheur. C'était tellement une belle plasticine à prendre, à modeler, pour rendre ça le plus vrai possible. Quand on m'appelle pour m'offrir un personnage dans lequel on m'imagine, si ça me plait, s'il y a de la viande autour de l'os, je vais y aller, c'est sûr! Si j'ai le temps. Mais là, le temps commence à me manquer... (rires).'
Jean-Pierre Bergeron, Mélissa Bédard et Brigitte Lafleur côtoient également Normand D'Amour dans Le purgatoire des intimes, où des influenceuses comme Karine St-Michel (Occupation double) et Lysandre Nadeau (Big Brother Célébrités) vivent également leur baptême du septième art, et dont Marie-Mai signe et interprète la chanson thème, La nuit tombe. « Elles ont tiré leur épingle du jeu », observe la vedette principale du Purgatoire..., au sujet de ses partenaires de travail.
Au bonheur d'incarner un personnage complexe s'ajoutait celui, pour Normand D'Amour, de contribuer à donner un coup de pouce à un cinéaste émergent, Philippe Cormier, dont les deux opus cinématographiques abordent des thématiques de santé mentale. Son premier, Lorsque le coeur dérange, a récolté quelques prix en festival ailleurs dans le monde.
' Il a 21 ans, le ti-cul! Câl*sse! Tu réalises, écris et produis ta propre affaire, à 21 ans? Wow! Ben oui, mon homme, je vais t'aider, je vais mettre ma grosse face là-dedans, si c'est pour amener du monde à voir ton film et à constater le talent que tu as, tes idées, ta façon de faire », énonce le Pascal St-Cyr de STAT, simulant sa première conversation avec Philippe Cormier.
« C'est important d'aider les jeunes. J'ai tellement été privilégié et chanceux, dans ma vie, que je ne peux pas faire fi de ça. Moi, c'est mon but, dans la vie, d'aider les autres. C'était naturel pour moi, de dire oui à ça. »
Le film Le purgatoire des intimes est maintenant disponible sur la plateforme Crave.