Disney a fait appel à Guillaume Lemay-Thivierge et à Mariloup Wolfe afin d'incarner Ken et Barbie dans la version québécoise du film d'animation Histoire de jouets 3, qui prend l'affiche ce vendredi. Ils ont tous les deux déjà tenté l'expérience du doublage (lui, dans Horton entend un Qui!, et elle dans Les rois du surf), mais cette fois-ci, c'est un peu différent... « Ils voulaient nos voix, bien sûr, mais aussi nos personnalités et notre couleur. Ils nous ont donné la directive de ne jamais être trop « vrai », pour être exactement comme les personnages, c'est-à-dire toujours un petit peu faux. Elle elle pleure trop fort, toujours un petit peu trop... »
« Quand j'ai vu la face de Ken, j'ai pensé à OSS 117, poursuit Guillaume Lemay-Thivierge. Il a un faux sourire, il est sûr de lui, tout en étant un enfant à l'intérieur et pas compétent du tout dans ses affaires. Dans ma tête, Ken c'est un hommage à Jean Dujardin. »
« Mariloup a une voix grave, trop grave pour Barbie, alors elle a monté sa voix pour lui donner un petit côté nunuche. Ce que ça lui a permis de faire, c'est de redescendre sa voix pour se fâcher. »
Reste que le doublage, c'est extrêmement précis et technique. « Le plus grand défi, c'est la technique, parce qu'on n'est pas des doubleurs. Doubler, c'est une job. Ils nous ont donné plus de temps pour pouvoir le faire tranquillement. » Je t'imagine sauter partout dans le studio pour correspondre aux mouvements... « Il faut donner le ton juste... est-ce qu'il est en train de bouger, de courir? Est-ce qu'il bouge la tête? Est-ce qu'il est essoufflé? Il y a plein de petits détails comme ça. »
D'autant que Disney fait systématiquement doubler ses films au Québec et que cette fois-ci, même les indications visuelles ont été traduites. « Ça fait toute la différence pour quelqu'un qui veut être vraiment mondial. J'imagine qu'au Japon, c'est écrit en japonais, et ça, c'est une belle attention de Disney. De toute façon pour prendre douze ans pour faire un projet comme ça, je pense qu'ils ne voulaient pas faire de faux pas nulle part. »
Est-ce un film pour les enfants d'aujourd'hui, ou pour ceux qui étaient des enfants lors de la sortie des deux premiers films? « Moi je pense que c'est pour exactement les deux. Moi, quand je l'ai vu la première moi, je n'étais pas un enfant, mais j'ai trouvé ça génial. J'avais envie de voir le troisième parce que je veux revoir les personnages que j'ai connus. Et pour les jeunes, c'est de redécouvrir le premier et le deuxième. »
Certaines scènes du film sont même effrayantes... « J'ai pensé à ma fille de 9 ans, par rapport au bébé jouet... Il ne parle pas, il est grand, il est imposant, il donne des frissons un petit peu. » C'est important d'avoir un peu peur? « Les enfants regardent tellement de trucs aujourd'hui qu'ils sont immunisés face au côté plus épeurant. Comme c'est familial, il y en a un peu pour tout le monde. Les enfants ont un peu peur, ou ils n'aiment pas quelqu'un - c'est important de haïr quand tu regardes un film - mais bien sûr ça finit très bien. » C'est important que ça finisse bien... « C'est la grande force de Disney. »