Samedi dernier, l'auteur Yves Lever a fait une sortie publique afin de souligner que dans sa biographie à paraître sur le cinéaste Claude Jutra, il serait question d'actes pédophiles que l'homme aurait commis.
D'abord, certains sont venus à la défense du défunt réalisateur, dont le comédien Marc Béland, qui a bien connu l'homme derrière le mythe. « Ce qu'il faut éviter, c'est penser que cet homme-là, Claude Jutra, est sali pour ça, Claude n'était pas un abuseur », a-t-il dit en entrevue avec Anne-Marie Dussault à l'émission 24-60. Certains artisans du milieu, dont Paule Baillargeon, qui a réalisé le film Claude Jutra, portrait sur film, connaissaient les goûts particuliers de Claude Jutra pour les jeunes hommes, mais personne ne s'en était offensé jusqu'à aujourd'hui.
Mais, depuis mardi, les choses ont changé considérablement puisqu'une victime est sortie de l'ombre pour parler des actes sexuels de Jutra. La rumeur se concrétisait donc, au grand dam de l'industrie, qui était désormais aux prises avec un problème moral de taille.
La ministre de la Culture et des Communications du Québec, Madame Hélène David, a fait la demande officielle à l'organisme Québec-Cinéma afin de changer le nom de la cérémonie des Jutra, qui honore l'excellence du cinéma québécois. Québec-Cinéma a acquiescé à la demande de la ministre et annoncera ultérieurement le nouveau nom de la Soirée.
« En ce qui concerne le nouveau nom du gala et le nom qui sera attribué au trophée, ces éléments seront annoncés dès le moment où ils seront entérinés par l'organisation. Cependant, le comité des sages annoncé lundi et actuellement en formation, nous accompagnera dans la suite des choses », souligne Ségolène Roederer, directrice générale de Québec Cinéma.
Rappelons que le gala sera présenté à l'antenne d'ICI Radio-Canada Télé, le dimanche 20 mars, dès 19 h 30.