Parkland, le premier long métrage de Peter Landesman, prend l'affiche ce vendredi à travers l'Amérique du Nord. Le film dépeint l'histoire de plusieurs personnages impliqués de près ou de loin dans l'assassinat du président américain John F. Kennedy le 22 novembre 1963 à Dallas au Texas. Zac Efron, James Badge Dale, Paul Giamatti, Tom Welling et Colin Hanks, fils de Tom Hanks qui produit le long métrage, figurent au générique du drame historique.
Nous avons rencontré le réalisateur lors de son passage à Québec alors que son film était présenté en ouverture du Festival de Cinéma de la Ville de Québec en septembre dernier.
« Il s’agit de l'un des crimes les plus médiatisés et controversés dans l'histoire des États-Unis. Tom Hanks et son équipe m'ont tendu la main, mais c'était tout à fait le genre d'histoire que je voulais porter au grand écran. En tant que journaliste, j'ai passé beaucoup de temps à écrire des histoires à partir de différents points de vue. Ce que j'ai souvent fait au cours de la carrière, c'est prendre une histoire que nous pensions connaître et l'exposer à partir d'un point de vue différent pour que le public réalise que nous ne savions finalement rien. C'est la même chose ici. »
Plusieurs acteurs de renom forment votre distribution. « C'est toujours compliqué de trouver les bons acteurs, mais j'ai quelque chose comme six ou sept acteurs dans mon film qui ont été nominés ou ont remporté un Oscar au cours de leur carrière. Les plus gros rôles ont été les plus faciles à caster. J'ai choisi des acteurs que j'aimais regarder. Ils ont presque tous dit oui automatiquement. Tout le monde voulait faire partie de cette aventure unique et j'en étais très fier. »
Certains diront que 90 minutes pour une histoire aussi complexe, c'est peu court... « C'est un film très intense et je ne sais pas si les gens auraient pu en prendre davantage. Dès le départ, ce devait être un film de 90 minutes parce que c'est le genre de film qui ne vous laisse pas le temps de respirer. Il y a eu des versions qui étaient plus longues. Il y a des choses qui étaient dans la première version qui ont été enlevées de la mouture finale. Ce n'était pas que ces scènes n'étaient pas bonnes, au contraire, elles étaient très puissantes, mais il faut considérer ce que le public est capable de digérer et combien de temps il peut de rester intéressé par le récit. Je crois qu'un film est une expérience émotionnelle et que si on donne trop aux spectateurs, ça devient plutôt déstabilisant pour celui-ci... Ma version à moi était dix minutes de plus et elle était vraiment très bonne, mais elle n'a pas passé auprès des producteurs. »
Étiez-vous à l'aise dans vos nouvelles fonctions de réalisateur? Vous sentiez-vous comme un imposteur? « Pas du tout. Le métier de réalisateur me sied plutôt bien. D'abord parce que j'ai passé beaucoup de temps dans les zones de guerre en tant que journaliste et que je suis habitué aux situations paniquantes et angoissantes. Un plateau de cinéma est un lieu intense. Nous sommes au centre d'une énorme tempête. Aussi, je suis un peintre alors visuellement la réalisation est vraiment naturelle pour moi. »
« Travailler avec des acteurs est également vraiment instinctif pour moi. En fait, ce n'est pas bien différent que de travailler avec des sources en tant que journaliste; tu leur fais dire ou faire des choses qu'ils ne diraient pas ou ne feraient pas en temps normal. C'est une dynamique semblable. »
Peter Landesman est un journaliste émérite, qui a remporté quelques prix pour ses articles. Le film Trade de Kevin Kline a d'ailleurs été inspiré de son article The Girls Next Door publié dans le New York Times. Il a récemment rédigé le scénario de Kill the Messenger, l'adaptation du livre de Nick Schou et Gary Webb. Landesman a aussi récemment travaillé sur les scénarios des films The Mission et The Galton Case.